Houaïlou : une nouvelle association pour augmenter la production et la transformation du manioc

Yoan Boewa, président de l'association producteurs et transformateurs de manioc de Waa Wi Lûû.
Une nouvelle association a été créée en février dernier à Houaïlou. Elle réunit une centaine de producteurs et une vingtaine de transformateurs de manioc. Objectif : augmenter la production, améliorer la transformation et la commercialisation du tubercule. Avec un premier client de choix : les cantines.

"On veut que nos agriculteurs écoulent leurs produits localement". L’objectif de l’association producteurs et transformateurs de manioc de Waa Wi Lûû est clair. Ses membres souhaitent fournir les cantines en tubercules, pour que les élèves consomment des produits issus de leur terre. "On s'est rendu compte qu'il n'y avait que du riz, des pâtes, ou des féculents qui ne sont pas locaux", révèle Yoan Boewa, président de l'association.

Cantines, hôtels et snacks

Une centaine de producteurs de la commune et une vingtaine de transformateurs de manioc sont impliqués. Avec un objectif : augmenter la production, améliorer la transformation et la commercialisation du tubercule, pour répondre à une demande croissante. “Les cantines demandent beaucoup de manioc épluché et congelé. Et puis, il y a aussi les hôtels et les snacks qui sont aussi en attente”, assure Yoan Boewa, président de l’association. 

Objectif affiché : une production de 250 kg par adhérent et par an. Trois variétés ont été sélectionnées : le manioc dit farine, le manioc dit kari et le manioc hébrides. Et chacune est adaptée à un marché. “Le manioc dit farine, est adapté pour les cantines. Celui dit kari est plus adapté pour les restaurants, hôtels et snacks, avec sa couleur jaune”, détaille Yoan Boewa.

Accompagner la transformation

Pour la production, cinq sites ont été sélectionnés : cinq parcelles test situées dans plusieurs tribus de Houaïlou, en bord de mer mais aussi dans la vallée. “Cinq agriculteurs vont travailler chacun les trois variétés et en fonction, on va voir les meilleurs rendements. On accompagne aussi avec la diffusion de boutures à 50 francs le bâton, pour qu’en 2024, ils se mettent à planter”, indique le président de l’association.

Autre volonté du groupement : promouvoir l’agriculture durable et les circuits courts. “On veut qu’il y ait un outil qui aide les gens à vendre leurs produits. Pourquoi pas aussi, via l’association, acheter du petit matériel agricole pour améliorer leur production”, explique Yoan Boewa.

Et en attendant que le manioc arrive à terme, il faudra attendre douze à dix-huit mois pour que les premières récoltes aient lieu, à l’horizon 2025.

Au-delà des récoltes la transformation sera elle aussi accompagnée, pour se mettre aux normes du SIVAP et pouvoir revendre le manioc épluché et congelé aux épiceries, hôtels, snacks ou encore cantines. Il faudra ensuite se diversifier, avec pourquoi pas la production de farine de manioc.