Ia Ora Te Nūna’a : de nouveaux visages et des jeunes pour renouveler l'APF

Ia ora te nuna'a présente sa liste
Ia Ora Te Nūna’a est le dernier parti en lice pour les élections territoriales à présenter sa "belle" liste "avec beaucoup de fierté et d’humilité". Une liste dans laquelle la moyenne d’âge est de 45 ans, 96 % sont de nouveaux visages et 5 femmes sont en tête de section.

C’est vêtus de leur couleur du parti, bleu et jaune, que les fondateurs et les adhérents de Ia Ora Te Nūna’a ont présenté les têtesde liste et leurs colistiers pour les territoriales. La liste met en valeur "la diversité et la proximité", selon Nicole Bouteau. Adieu les maires, et bienvenue aux personnes de la société civile, car pour Teva Rohfritsch "certains s'enorgueillissent d'avoir 30 maires. Moi je suis pour les maires, mais dans leurs mairies, au contact de leur population, comme certains s'y sont d'ailleurs engagés aux municipales".

Ils sont étudiants, agents de la fonction publique, cadres dans l’administration, retraités ou mères de famille. Les représentants des îles ne sont « pas seulement là pour compléter la liste mais pour porter les projets, et les attentes, mais surtout la réalité des îles qui est bien souvent oubliée lorsque l’on est élu et que l’on siège à l’assemblée », a tenu à préciser Teva Rohfritsch.

5 femmes en tête de section 

"C’est un chiffre qui nous tient à cœur et que je tiens à vous donner tout de suite, nous avons cinq femmes tête de section". Le sénateur et ex-cofondateur du Tapura Huiraatira pose le décor. Ainsi, on retrouve Nicole Bouteau pour la section 1, Teha Temarii en tête de section 4, Irma Porutu pour mener la section des Tuamotu de l’Est et des Gambier, Loïse Nanua aux Marquises, et enfin Bella Hauata aux Australes.

Section 1

Section 2

Section 3

Section 4

Section 5

Section 6

Section 7

Section 8

Des jeunes surtout, et des nouveaux 

Ia Ora Te Nūna’a affirme sa volonté de changement. 96% des candidats sont des inconnus du monde politique. Parmi les "déjà vu", Teva Rohfritsch, Nicole Bouteau et Teura Tarahu-Atuahiva évidemment, ou encore Michel Leboucher, ancien ministre de Gaston Flosse et Tati Salmon de Maupiti. On retrouve également Teha Temarii, suppléante de Nuihau Laurey aux élections législatives de 2022, et ancienne secrétaire générale du parti A Here ia Porinetia. Originaire de Bora Bora, la trentenaire, déçue par la manière dont elle a été remerciée, – elle a découvert que Sylviane Terooatea a été choisie par A Here ia Porinetia pour mener la liste aux îles Sous-le-Vent le jour de la présentation des listes en interne - s’est alors retournée vers le parti bleu et jaune. "Si je me suis engagée en politique, c’est vraiment pour un changement, pour renouveler la classe politique. En tant que jeune, on a vraiment envie d’un renouvellement de l’Assemblée de la Polynésie française", déclare la jeune femme de 38 ans. 

Les plus jeunes colistiers ont 19 ans. Teraiarii, Kim Tanerii est l'un d'eux. Originaire de Raiatea, c’est "la constitution d’un comité de jeunes qui m’a attiré ! Enfin on va voir les jeunes ! C’est le renouveau. Je me suis engagé avec Ia Ora Te Nūna’a pour faire entendre la voix des jeunes déçus par la politique, les votes. Et je veux leur montrer qu’avec Ia Ora Te Nūna’a, on peut se faire entendre". L’optimisme est de mise. 

Un programme « complet »

Si le programme sera présenté plus tard, les grandes lignes ont toutefois été détaillées rapidement par le chef de parti. Sans surprise, lutter contre la cherté de la vie est en tête des priorités. "Nous enlèverons cette taxe CPS dès que nous arriverons au pouvoir, si les polynésiens nous choisissent, et nous baisserons les taxes sur la consommation" martèle le sénateur. Une taxe qui, rappelons-le, a été adoptée par les deux ex-ministres d’Edouard Fritch, au nom de la solidarité du groupe, malgré leurs contestations à répétition, en interne. Ceux qui ont œuvré aux côtés du Président de la Polynésie française durant la crise sanitaire en mettant en place les mesures d'aides à l'emploi lancent des alertes à répétition sur les conséquences futures de cette contribution pour la solidarité. Faute d'avoir été entendus sur ce sujet, entre autre, Nicole Bouteau, Teva Rohfritsch et Philip Schyle décident alors de quitter le navire. 

Désormais opposants au pouvoir en place, ils souhaitent une refonte des contrats aidés, car "on voit qu’il y a un très faible taux de transformation d’emploi des CAE. Pourquoi ? Parce qu’on a envoyé de plus en plus les CAE vers les communes, à nettoyer les bords de route. C’est revenu à des pratiques anciennes alors que le CAE, c’est censé être un contrat d’accès à l’emploi".

"Nous souhaitons mobiliser les financements qui sont mis sur les CAE, les CVD pour pouvoir adapter et réinventer de nouveaux contrats que l’on a appelé les contrats « Taiete ». L’idée c’est que pour le même coût public, c’est des années en entreprise, mais cette dernière devra compléter la rémunération. En gros, ça sera du 60 / 40". En clair, 60% du coût sera supporté par le pays, et le reste par l’entreprise.

Pour la dématérialisation des administrations, une sorte de « France Services et Maison de services public » adaptées à la Polynésie, "et ce n’est pas du copié/collé" tient à préciser Teva Rohfritsch. Ces structures s'appelleront les « Fenua Services », et pour les faire fonctionner, rien de plus simple que "des fonctionnaires avec l’expérience qui souhaitent peut-être d’ailleurs se rapprocher de leurs domiciles".  

Sans domicile fixe, traitement des maladies mentales ou désintoxication, exonération de CST pour les retraites inférieures à deux SMIG, et la grande nouveauté, un peuple Mā’ohi reconnu par la Constitution. 

Nous souhaitons créer un titre sur les pays autonomes, qui sont ceux de Nouvelle-Calédonie, de Wallis et Futuna et de Polynésie. Nous demandons à reconnaître dans cette notion de pays autonome, le peuple premier Mā’ohi qui était sur ces terres et qui a accueilli les navigateurs. Emmanuel Macron l’a reconnu à Hiva-Oa devant des milliers de personnes, en disant : il y a avait un peuple ici. Je demanderai à Emmanuel Macron qu’il le reconnaisse avec nous dans la Constitution française. Et cela n’est pas nier notre appartenance à la République française mais il faut faire une différence justement. La République doit évoluer aussi avec son temps 

Teva Rohfritsch, président du parti Ia Ora Te Nūna’

Le chef de file conclut sur "un programme complet" et une conférence de presse sera organisée spécialement pour détailler les mesures pour la protection de l’environnement et la lutte contre le changement climatique. Elles seront présentées par le comité de jeunesse du parti "parce qu’ils ont bossé sur une trentaine de mesures et c’est l’autonomie du conseil des jeunes".