C’est en train de devenir une habitude pour les associations. "On ne sait jamais à l’avance combien de subventions publiques vont participer à notre budget et quand elles vont être versées”, résume Thibaut Bizien, chargé de mission pour Calédoclean. Les ressources de l’association environnementale proviennent à 25 % de la province Sud, à 25% du gouvernement et le reste de financeurs privés, d’appels à projet et de quelques prestations. En théorie. Car, pour l’instant, des incertitudes demeurent sur le montant d’une partie des subventions.
"La variable d'ajustement"
La province Sud a signé des engagements, certaines communes également, mais la plupart des associations attendent notamment des nouvelles des autres provinces et du gouvernement. Avec cette impression d’être “la variable d’ajustement”, pose Quentin Retali, le directeur du Chapitô. “Il faut qu’on trouve vite 100 millions pour financer ça, donc on va enlever 1 million à telle asso, 4 à telle autre, 10 à telle autre” sans se poser de questions sur les conséquences, dénonce-t-il. “Ça peut aller jusqu’à des licenciements, des difficultés à payer les entretiens nécessaires à la sécurité”, cite-t-il, même si “on fait tout pour ne pas en arriver là”.
On s’habitue mais non on ne dort pas bien.
Quentin Retali, le directeur du Chapitô
En 2023, certaines subventions sont arrivées en novembre. Dans ces conditions, prévoir un budget annuel est délicat. “C'est un travail d’équilibriste. Il y a une part de pari aussi. On va espérer pouvoir faire confiance à telle personne qui nous a dit qu’elle nous suivrait à telle hauteur”, poursuit Quentin Retali.
Nadège Lagneau, directrice du Rex et déléguée générale de l’Adamic, qui œuvre au développement des arts et du mécénat, a dû adapter les prestations aux diminutions progressives des subventions. Le contrat qui lie l’association à la mairie de Nouméa pour le Rex permet à l’Adamic d’assurer son fonctionnement. Reste à financer les actions. “Cette année, j’ai déjà dû réduire le quota horaire de l’intervenant studio mais on s’est quand même engagé” en s’appuyant sur des fonds propres qui se réduisent. “Ça peut durer un an, peut-être deux, après, ce sera fini”, prévient Nadège Lagneau.
Des conventions pluriannuelles, la solution ?
Pour Thibaud Bizien de Calédoclean, la solution est toute trouvée : mettre en place des conventions pluriannuelles. “C’est la seule façon de s’assurer que telle institution nous garantit telle attribution. Le top serait de savoir quand est-ce que je le gagne.” Compliqué alors que certaines institutions parviennent déjà difficilement à boucler leurs budgets.