Insécurité à Saint-Laurent-du-Maroni : 13 propositions urgentes pour freiner la spirale de la violence

Jehan-Olivier Maignien (À gauche) et Emmanuel Octavie (Au centre), représentants syndicaux UNSA, présentent les 13 propositions pour renforcer la sécurité à Saint-Laurent-du-Maroni.
À Saint-Laurent-du-Maroni, l’insécurité gagne dangereusement du terrain, et met en péril l’attractivité des services de santé et d’éducation. Face à l’urgence, le SE-UNSA Guyane et l’UNSA Santé du CHOG présentent 13 propositions pour instaurer un cadre de vie plus sûr et prévenir l’exode des professionnels.
La conférence attire des membres des médias tandis que Jehan-Olivier Maignien et Emmanuel Octavie exposent leurs préoccupations sur l’insécurité grandissante.

“840 classes pour des écoles surchargées, un manque criant d’enseignants et une insécurité galopante” : tel est le constat alarmant dressé par Emmanuel Octavie, secrétaire général du syndicat des enseignants de l’UNSA Guyane, et Jehan-Olivier Maignien, secrétaire général de l’UNSA Santé du Centre Hospitalier de l’Ouest Guyanais (CHOG), concernant la situation de Saint-Laurent-du-Maroni. Selon ces deux représentants syndicaux, cette ville en pleine expansion démographique subit une montée de l’insécurité qui affecte directement des secteurs essentiels comme la santé et l’éducation. Les agressions aux abords des établissements scolaires et hospitaliers se multiplient, décourageant de nombreux professionnels de s’y installer ou de rester.

Emmanuel Octavie, secrétaire général du SE-UNSA Guyane, répond aux journalistes et détaille les propositions de l'UNSA pour améliorer la sécurité.

Emmanuel Octavie tire la sonnette d’alarme : si rien n’est fait pour endiguer cette spirale de violence, c’est l’avenir même de Saint-Laurent-du-Maroni qui est en jeu. Lors d’une récente conférence-débat, il a présenté, avec son collègue, un plan d’action en 13 points, visant à renforcer la sécurité de tous et à créer les conditions d’un environnement de vie stable et attractif.

Emmanuel Octavie, secrétaire général du syndicat des enseignants de l’UNSA Guyane, appelle à une action collective des autorités pour instaurer un environnement sécurisé et propice au développement à Saint-Laurent-du-Maroni.

Nous ne faisons pas de simples revendications, nous proposons des solutions concrètes pour un avenir meilleur

a-t-il souligné.

Parmi les mesures phares, un soutien accru à la parentalité et à l’apprentissage du français pour les parents. Les syndicats insistent sur le rôle fondamental de l’éducation familiale et de la maîtrise de la langue pour renforcer l’intégration et prévenir le décrochage scolaire et la délinquance. “L’éducation nationale ne pourra pas tout faire seule”, rappelle Emmanuel Octavie, soulignant l’importance de programmes de soutien parental pour offrir aux jeunes un environnement stable.

Les représentants syndicaux devant les médias en conférence de presse

Les propositions incluent également le développement de centres de formation professionnelle pour les jeunes adultes non scolarisés et les demandeurs d’emploi, ainsi que la création de petits commerces locaux pour réduire l’économie informelle. Le tissu économique de la ville doit être renforcé pour absorber cette jeunesse grandissante et éviter qu’elle ne soit livrée à elle-même.

Autre enjeu crucial : l’aménagement des quartiers. Emmanuel Octavie préconise une amélioration des espaces publics, notamment par la création de parcs, de terrains de jeux et le renforcement de l’éclairage pour une sécurité accrue.

Les quartiers informels et délaissés ne doivent pas être laissés pour compte

, insiste-t-il, voyant dans ces aménagements une manière de tisser du lien social et de prévenir les tensions.

La coopération régionale avec le Suriname est également mise en avant, tout comme le développement des transports en commun pour désenclaver certains quartiers de Saint-Laurent-du-Maroni et faciliter l’accès aux services publics. Face à une population estimée à près de 100 000 habitants, les infrastructures actuelles sont insuffisantes et contribuent à l’isolement de certaines zones.

Enfin, Jehan-Olivier Maignien, secrétaire général de l’UNSA Santé du Centre Hospitalier de l’Ouest Guyanais, appelle de ses vœux la création d’un commissariat de police pour Saint-Laurent-du-Maroni, une demande récurrente de la part des habitants.

Jehan-Olivier Maignien, secrétaire général de l’UNSA Santé CHOG, exprime l’urgence d’intervenir contre la montée de l’insécurité à Saint-Laurent-du-Maroni.

Avec l’augmentation de la population et de la criminalité, les forces de l’ordre actuelles sont clairement sous-dimensionnées pour faire face aux défis sécuritaires

déclare-t-il, ajoutant que l’absence de commissariat ralentit les interventions et complexifie la prise en charge des situations de crise.

Les représentants syndicaux espèrent que ces propositions seront accueillies favorablement par les autorités compétentes. Un document détaillant ces 13 mesures sera remis au préfet pour qu’il les transmette au gouvernement et au Premier ministre, en espérant qu’elles déclencheront un engagement fort de la part de l’État.

Il ne s’agit pas de simples revendications, mais d’actions nécessaires pour sauver l’avenir de notre ville

conclut Emmanuel Octavie, déterminé à poursuivre la mobilisation si ces propositions ne trouvent pas d’écho concret.