"Je n'ai pas choisi la facilité, j'ai choisi le vœu des Mahorais", Anchya Bamana, candidate aux élections législatives

Anchya Bamana est revenue sur ses résultats au premier tour, son choix de rejoindre le Rassemblement national et leurs propositions pour Mayotte. La candidate RN au second tour dans la deuxième circonscription répondait aux interrogations des internautes dans Questions Directes.

Anchya Bamana est arrivée en tête au premier tour des élections législatives avec 35,4% des voix dans la deuxième circonscription. "C’est tout un travail qui a été mené dès le début de cette campagne avec l’ensemble du staff qui m’entoure, la délégation du RN au niveau local, tous les soutiens", explique la candidate du RN. "Je souhaite remercier M. Soula Said Souffou et le MDM, je remercie Manon Moreno qui m’a aussi rejoint.

L'ancienne maire de Sada a aussi été interrogée sur son choix de porter la candidature du RN aux élections législatives. Ce dimanche, après l'annonce des résultats, Mansour Kamardine avait déclaré qu'il "aurait pu prendre le choix de la facilité et prendre une autre étiquette, mais j’ai fait le choix des convictions". À rebours, la candidature lui répond : "Je n'ai pas choisi la facilité, j'ai choisi le vœu des Mahorais. Quand j'ai été investie par le RN, Mansour Kamardine a pesé de tout son poids auprès de ses amis LR alliés à Marine Le Pen pour avoir l'investiture. Il ne voulait absolument pas que je sois candidate."

Le titre de séjour territorialisé

"Je crois que les choses sont claires : Mansour Karmadine soutient la politique d'Emmanuel Macron que la population a massivement rejetée à Mayotte", réplique à son tour Anchya Bamana, avant de rappeler les derniers succès électoraux de Marine Le Pen dans le département. La leader du RN "n'aime pas les noirs et les musulmans" lui répond un internaute. "Marine Le Pen n’est pas contre Mayotte ou contre l’islam, elle n’interdira à personne de prier, de porter le salouva ou le kishali, moi-même j’en porte régulièrement. C’est un faux débat pour faire peur aux électeurs", affirme la candidate.

Son parti s'est pourtant opposé à la suppression du titre de séjour territorialisé à Mayotte, l'une des mesures réclamées par les barragistes en début d'année. "Marine Le Pen veut simplement faire rentrer Mayotte dans le droit commun : qu'on arrête ce visa, mais que tout étranger venu des Comores, de Madagascar, de pays africains, aille dans son ambassade de France et obtienne un visa avant d'entrer à Mayotte."

Elle annonce également qu'un référendum sur la suppression du droit du sol en France sera organisé au niveau national. "Mais ce n'est pas qu'une mesure, c'est tout une politique de lutte contre l'immigration qu'il faut mettre en place sur différents aspects", poursuit-elle. "On a tendance à dire que les kwassas arrivent vers Mtsamboro. J’ai discuté avec des habitants de Bandrélé, ils m’ont dit que les kwassas débarquaient régulièrement sur leurs plages. C’est une question de contrôle de manière globale du pourtour de l’île."

Les monopoles et la submersion marine

La candidate du RN précise aussi que le pouvoir d'achat est une priorité, ce qui passe par la lutte contre les monopoles dans les secteurs de l'énergie, de la grande distribution, mais aussi de l'aérien. "Tant qu'on n'aura pas de piste longue, on n'aura pas de concurrence et donc de billets moins chers", résume Anchya Bamana. "Je pense qu'il faut la faire là où elle était prévue initialement, j'entendais déjà notre père Younoussa Bamana en parler quand j'étais petite."

Selon elle, les technologies existent pour surélever la piste. "Si l'État veut, l'État peut", résume-t-elle. "Il n'y a pas que Pamandzi, 16 communes sur 17 se trouvent en bord de mer et vont être impactées par les conséquences du réchauffement climatique." Un décret a été publié en 2022 concernant l'aménagement des communes littorales pour éviter la submersion marine, mais n'est pas appliqué à Mayotte. "Je m'engage à faire un travail de fond auprès des ministères pour que ce décret soit appliqué."