Il y a quelques jours, la nouvelle a provoqué une certaine déception chez bon nombre de Réunionnais, qui avaient vite montré un certain attachement pour leur préfet, Jérôme Filippini. Arrivé le 23 août 2022, il prendra ses nouvelles fonctions à Ajaccio en Corse le 28 octobre prochain. Le préfet préféré des Réunionnais quittera l'île "en début de semaine prochaine".
Avant son départ, Jérôme Filippini a souhaité rencontrer une dernière fois la presse, afin de donner son sentiment sur ses deux années en tant que représentant de l'Etat sur le territoire. Mais pas pour faire son bilan, souligne-t-il, car il sera "encore à 200% préfet de La Réunion" tant qu'il ne se sera pas envolé.
Une île aux nombreux atouts
Ce lundi après-midi, il a ainsi souhaité évoquer auprès de la presse les "grands atouts et la force qu'a cette île", et dont il a pu se rendre compte lors de la durée de son exercice. Le premier : "l'amour qu'ont les Réunionnais pour leur île", sourit Jérôme Filippini.
Puis, le "très haut niveau de services et d'infrastructures" dont bénéficie le département, que ce soit en termes de réseau routier, d'offre de santé, d'équipement numérique ou encore sur le plan éducatif.
Vivre-ensemble et force d'attraction
Le préfet sur le départ n'oubliera pas non plus notre fameux vivre-ensemble. "C'est fragile mais c'est très très précieux", insiste-il.
"Un musulman, un juif, un tamoul, un chrétien, peuvent se croiser dans la rue, sans se menacer physiquement, ça existe encore à La Réunion"
Jérôme Filippini, préfet de La Réunion sur le départ
Enfin, un dernier point qu'il retiendra, c'est cette "force d'attraction de l'île", qui est à la fois "une chose très positive mais aussi un défi". "Tout ça, je considère que c'est un trésor, nout zarlor", achève celui qui très vite après sa prise de fonction à La Réunion, a su glisser ici et là quelques mots en créole dans ses interventions.
Le nouveau préfet de La Réunion bientôt connu
Peut-être son successeur, ou sa successeure, en fera-t-il ou elle de même. Son nom sera d'ailleurs connu très bientôt, puisqu'il ou elle sera nommé en Conseil des ministres, cette semaine ou la semaine prochaine.
En attendant qu'il s'envole vers la Corse, nous avons posé à Jérôme Filippini quelques dernières questions sur son passage à la préfecture de La Réunion.
Quel a été votre moment le plus intense à La Réunion ?
La gestion du cyclone Belal a été le moment le plus fort, parce qu'il a fallu imposer des contraintes très fortes aux Réunionnais et les protéger. J'avais le souci, la crainte, de ne pas être compris, de ne pas être écouté dans les mesures prises, et de ne pas protéger suffisamment les personnes. Ça a été un moment de fort stress et d'émotion, mais aussi de réussite collective. A titre plus personnel, le moment fort a été la découverte de l'île, de sa beauté, de ses sentiers qui vont me manquer, des hauteurs de l'île, des cirques... Je garde ces moments-là.
Après La Réunion, vous partez pour une autre île, la Corse ?
Ce sont les deux plus belles ! Honnêtement, La Réunion c'est la plus belle île de l'océan Indien, et la Corse la plus belle île de Méditerranée ! Je ne le dis pas parce que je vais en Corse, mais parce que je le pense. C'est un vrai plaisir, un honneur pour moi d'y être nommé. (...) Je serai préfet en Corse comme je le suis La Réunion : au contact des gens, dans le respect de la culture et de l'identité des personnes, et aussi très curieux de pouvoir faire tout ce qui peut être utile au territoire et à ses habitants. Je me sens très attaché à l'île de La Réunion et j'espère que la Corse va m'adopter elle aussi !
Quel message laissez-vous aux Réunionnais ?
Je veux leur dire que je les ai aimés, que je me sens un peu l'un d'entre eux, et s'ils le veulent bien, un Réunionnais d'adoption. Je ne sais pas au bout de combien de temps on est un vrai Réunionnais, mais ma conviction est que si on aime un territoire et qu'on lui fait du bien plus que du mal, on mérite l'adoption.
En tout cas l'île m'a adoptée, et je voulais les remercier d'avoir eu un accueil aussi positif à mon égard. Et puis leur dire que j'aurais sans doute plaisir dans quelques années à revenir ici à La Réunion, comme vacancier. Je serai très heureux à ce moment-là de vous retrouver les uns et les autres.