La situation de l’épidémie de covid 19 à La Réunion se dégrade. "La situation est alarmante" avait déclaré Jacques Billant à propos des indicateurs repartis à la hausse ces dernières semaines. "Sur les 15 derniers jours, l’ARS dénombre 400 cas du variant Delta, et actuellement le nombre total de cas quotidien recensé est de 500, ce qui laisse poindre une flambée des cas et une saturation, voire un débordement, du milieu hospitalier" rappelle Serge Hoareau dans un communiqué.
Les services de réanimation saturés. Reportage en immersion d'Henry-Claude Elma et de Géraldine Blandin.
Le président de l'Association des Maires De la Réunion (AMDR 974) est revenu sur la rencontre entre les représentants des 24 communes de l'île, du président du Département, de la Présidente de la Région et du préfet de La Réunion ce lundi 26 juillet. Lors de cette cellule de crise, une concertation a été menée à propos des mesures à prendre pour stopper la propagation de l’épidémie du Coronavirus et particulièrement sur la dangerosité du variant Delta.
Couvre-feu ou confinement : tout reste envisageable
Au cours des discussions, les points de vue de chacun ont été exprimés avec deux hypothèses fortes :
- Mise en œuvre d’une nouvelle période de couvre-feu plus stricte
- Mise en place d‘un confinement
Serge Hoareau a redit sa préférence pour un confinement, conscient des répercussions qu'il entraînerait. "L’instauration d’une mesure de confinement est certes une mesure forte mais impopulaire. Elle a démontré sa performance dans la baisse drastique du nombre de contamination et donc de malades. En effet, le confinement permet de casser immédiatement la chaîne de contamination." Dans le même communiqué il a exprimé "l'impact limité sur la propagation des contaminations" du couvre-feu en concédant que "le couvre-feu a permis la poursuite de l’activité économique et de préserver un lien social".
Le président de l'Association des Maires précise tout de même qu'au cours des 14 semaines de couvre-feu, "cette mesure a porté préjudice à une partie du monde économique, notamment les commerces des centres commerciaux mais également les restaurants et métiers de bouche qui eux ont préféré fermer le soir car l’organisation d’un service à emporter leur était déficitaire".
Pour lui, l'instauration d’un confinement requiert "d’une part un délai de transition afin que tout un chacun puisse s’organiser et d’autre part des conditions d’accompagnement identiques à celles accordées lors du premier confinement pour toutes les entreprises, notamment les moins résilientes, à travers des mesures d’aides compensatoires".
Une unité mobile de réanimation demandée
Confinement ou durcissement du couvre-feu, quel que soit le schéma retenu, les élus demandent au préfet "d'intervenir auprès du Gouvernement pour obtenir un élément mobile de réanimation qui serait composé d’une quarantaine de militaires spécialisés (médecins et infirmiers) en réanimation afin d’ouvrir des lits supplémentaires et de retarder d’éventuelles évacuations sanitaires vers Mayotte ou La Métropole". Et ce, pour faire face à la pression dans le milieu hospitalier et plus particulièrement en réanimation.
C’est sur la base de ces discussions que M. le Préfet de la Réunion sera amené à prendre sa décision
Les élus se sont également positionnés pour le renforcement de la dynamique vaccinale en cours ainsi qu'une communication accrue sur la nécessité du port du masque et du respect des gestes barrières. Serge Hoareau précisant dans son communiqué que "c’est sur la base de ces discussions que M. le Préfet de la Réunion sera amené à prendre sa décision".
Les élus ont également évoqué la fin des vacances et la nécessité de "sécuriser les lieux d’apprentissage (école, collège, lycée, enseignement technique) et de garantir la sécurité sanitaire des enfants". Une sécurisation qui passe par "un décalage d’une semaine de la rentrée scolaire ".
Jacques Billant, qui devait initialement s'exprimer mardi sur l'ajustement des mesures sanitaires, prendra la parole ce jeudi à 17heures. Le préfet de La Réunion sera accompagné de Martine Ladoucette, directrice générale de l’Agence Régionale de Santé de La Réunion, pour des annonces très attendues.