Fort heureusement, il n’en est rien. « Une dégradation volontaire » dit le communiqué de la préfecture. Une dégradation qui empêche la potabilisation de l’eau. « Cette action irresponsable a conduit à l’interruption du dispositif permettant la chloration automatique de l’eau distribuée pour la consommation. La teneur en chlore n’est pas descendue au-dessous de 0,3 mg/litre et l’intervention humaine sur site a permis de poursuivre un traitement de l’eau. » Peut-on lire sur le communiqué.
Cette dégradation, une nouvelle fois démontre la fragilité de notre territoire par rapport à l’eau. Les retenues collinaires de Combani et Dzoumogné sont également libres d’accès. Les Assoiffés de Mayotte ont plusieurs fois alerté sur cette question. On n’est pas à l’abri d’une souillure. La rivière d’Ourouvéni est touchée par toute sorte de pollution, depuis Combani, jusqu’à Miréréni ou des habitants y font leurs lessives, vaisselles et y douchent. Il n’est pas rare d’y trouver des couches souillées et des déchets en tout genre tout le long de cette rivière.
Quasiment, toutes les rivières de Mayotte sont devenues de déchetteries, ainsi seules 44 rivières sont permanentes sur les 124 comptabilisées dans l’île. Quant au traitement des eaux usées, un vœu pieu à Mayotte…
On est à la fin de la saison sèche, les premières pluies ne sont pas encore là et les réservoirs d’eau sont surveillés de près. Ces derniers temps, des nombreuses coupures d’eau ont eu lieu dans différents villages parce qu’il fallait que les réservoirs se remplissent. Le ministère des Outremers a communiqué sur la mise en place d’un Pacte pour l’eau à hauteur de 13 millions d’euros.
Dans ce communiqué, le ministre des Outremer, Sébastien Lecornu parle de « l’augmentation de la production d’eau potable de plus de 3.000m3 d’eau/jour d’ici décembre 2021 » grâce aux travaux qui seront réalisés. Fahardine Ahamada, le maire de Bandraboua et actuel président du Smeam (syndicat des eaux) n’a pas signé ce Pacte nous informe Le journal de Mayotte. Etonné par la nouvelle, l’édile dit qu’il est impossible d’avoir une production de « 3.000m3 d’eau/jour d’ici décembre 2021 ».
Les deux forages envisagés, dont Mirereni, se sont avérés impossibles à mener, et l’investissement de 1,5 million d’euros pour l’unité de traitement de l’eau de Dembéni a été sous-estimé, un bureau d’étude vient de la chiffrer à 6 millions d’euros.
» explique le maire de Bandraboua et président du Smeam à nos confrères.