Si René Ménil et Aimé Césaire ont eu quelques désaccords, y compris à propos de la "négritude", jamais ces différences d'approche n'ont altéré leur estime réciproque.
André Lucrèce remémore d'abord les parcours estudiantins quasi-identiques de ces deux illustres écrivains, devenus tous deux enseignants et par ailleurs, militants anticolonialistes.
Ainsi durant plusieurs décennies, Césaire et Ménil, ont simultanément marqué la littérature et l'action politique en Martinique, l'un quittant le Parti Communiste Français (PCF) en 1956 et instituant ensuite le Parti Progressiste Martiniquais, l'autre restant militer au PCF, puis s'en séparant aussi très vite, pour être par la suite, l'un des fondateurs du Parti Communiste Martiniquais en 1957.
Tous deux sont au nombre des théoriciens de l'autonomie martiniquaise à l'aube des années 1960.
André Lucrèce, nous donne là à comprendre les quelques singularités, mais aussi les nombreux points communs, de ces deux intellectuels qui ont marqué la seconde partie du XXe siècle.
Avec cette dimension en partage, tout en défendant la particularité des sociétés antillaises et plus généralement de celles qui ont connu le colonialisme, celle de prôner l'ouverture à l'universalisme.
*André Lucrèce, auteur du livre, "Aimé Césaire / René Ménil, l'entretien infini, aux éditions Le teneur