L’interruption volontaire de grossesse est, depuis ce lundi 4 mars, inscrite dans la Constitution. Ce vote historique est salué à La Réunion.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
"Un vote nécessaire"
Au lendemain de l’inscription de l’IVG dans la Constitution, pour la plupart des personnes rencontrées, le vote des parlementaires était nécessaire.
La jeunesse réunionnaise se réjouit. Océane, 17 ans, est ravie que "les femmes puissent être maîtres de leur corps sans qu’on leur dise quoi faire". "C’est un droit inscrit déjà dans la loi mais maintenant que c’est dans la Constitution, ça ne bougera plus", déclare Célian, étudiant en prépa militaire
Ce vote était nécessaire selon Maëlys, car "aux Etats-Unis, certains Etats ont enlevé ce droit, l’adolescente trouve que c’est important de le laisser à toutes les femmes. Certaines veulent avorter et d’autres non et c’est le choix de chacune donc c’est important de l’avoir", conclu-t-elle.
"Extraordinaire !"
C’est une avancée historique également pour leurs aînées.
Anne-Laure a deux enfants et a déjà eu recours à l’avortement. "C’est bien avec les conditions dans lesquelles on vit de nos jours", confie la dionysienne. Pour cette autre mère de famille, cette inscription dans la Constitution est "extraordinaire parce que les femmes se sont battues pour avoir ce droit, aujourd’hui on a la sûreté de ne pas se retrouver comme aux Etats-Unis où l’IVG a été remis en cause dans certains Etats, bravo à La France !", s’exclame-t-elle."Nous sommes dans un pays voire un monde encore très patriarcale, les hommes qui décident pour les femmes et pour leurs corps, que ce soit pour l’IVG, la pilule ou autre, on est quand même très très très en retard sur ce qui est possible de faire", déclare une passante. "On n’aura plus à se justifier, c’est notre corps et non celui des autres", ajoute Azrah.
D’autres sont plus mitigées, l’une des personnes rencontrées affirme ne pas être pour ce vote, mais dit comprendre "les femmes qui sont amenées à le faire quand elles ont subi un viol car ce n’est pas évident de garder l’enfant". D’après elle, l’avortement reste un sujet tabou à La Réunion.
"Lié au régime politique"
L’inscription de l’IVG dans la Consitution est également "une mesure de précaution, face à tout changement politique", estime la présidente de l’association Femmes Solid’Air :"Il ne faut pas se dire que ça n’arrivera. La Pologne était le premier pays au monde à reconnaître l’avortement mais aussi le premier à le remettre en cause, déclare Odette Poncet. Ça peut aller très vite et c’est souvent lié au régime politique", achève-t-elle.