L'intersyndicale exige le démarrage "immédiat" de la coupe de la canne

Montés en collectif, les planteurs bloquent depuis plusieurs jours les sites de pesée de la canne. Pour le moment, et malgré la médiation du député Olivier Serva, un accord ne semble pas émerger des discussions de ces derniers jours. Ce lundi, une rencontre entre le préfet et l'ensemble des signataires s'est tenue dans l'enceinte de la préfecture... sans les membres du collectif.

Le bras de fer qui oppose le collectif des planteurs en colère (union du collectif des jeunes agriculteurs et des planteurs mécontents de la convention du 1er avril 2023) à l'air de se muer en impasse et la concorde du 1er avril dernier est loin. 

Ce lundi, au sortir de la réunion avec Xavier Lefort, le ton a considérablement changé. Bruno Wachter, président de l'Iguacanne est sans appel. Demain, les sites de pesée doivent être débloqués pour lancer la récolte. 

40 individus bloquent le démarrage de la récolte. Or, elle doit se faire impérativement et les balances doivent s'ouvrir demain car il y a plus de 3 000 planteurs en souffrance. De plus, nous risquons de voir la campagne s'éterniser jusqu'en août avec, au bout, des pertes colossales pour les planteurs.

Bruno Wachter

Les signataires de la convention restent, en définitive, sur leur position initiale. S'ils admettent que la convention signée le 1er avril 2023 n'est pas parfaite, ils disent aussi qu'elle est ouverte au débat et que les points les plus importants sont amenés à être discutés de nouveau avec au bout des perspectives d'évolution qui rejoindront certaines des 19 revendications publiées par le collectif de planteurs mécontents.

Réalisme et légitimité

En revanche, sur le dossier de la revalorisation du prix de la tonne de canne à 153 euros, L'intersyndicale ferme violemment la porte au nez du collectif. Toujours selon Bruno Wachter, une augmentation aussi brutale met en danger l'équilibre fragile du secteur entre les planteurs, les opérateurs de coupe et les usines. 

Tous les acteurs de la filière doivent gagner de l'argent. Au moindre déséquilibre, la filière capote. Aussi, une revendication à 153 euros, sans d'autres justificatifs, n'est ni censée, ni correcte envers les planteurs.

D'ailleurs, il semble que cette revendication ait été soustraite par le collectif lui-même puisqu'elle n'apparaît plus dans les derniers documents transférés au préfet. Enfin, Bruno Wachter, soutenu par Patrick Sellin, président de la chambre d'agriculture, rappelle au collectif qu'il n'a aucune légitimité représentative. En effet, si les Jeunes Agriculteurs, qui font aussi partie de la ruée contre la convention, sont bel et bien membres de l'interprofession, le collectif qu'ils forment avec les autres planteurs n'a aucune légitimité électorale. Le président de la chambre d'agriculture estime qu'il faut faire confiance à l'institution qui sait que les termes actuels de la convention méritent d'être retoqués.

Je demande aux membres du collectif et à tous ceux qui ont fait de moi, par leur vote, le président de la chambre d'agriculture. Nous serons attentifs à ce que les discussions continuent avec le préfet et avec l'Iguacanne et nous arriverons forcément à quelque chose de plus probant. Nous ne pouvons pas aller plus loin aujourd'hui, mais demain certainement.

Patrick Sellin - président de la CA

Reste à savoir si, ce mardi 11 avril 2023, cet appel sera entendu et permettra le déblocage des sites de pesée et le lancement de la campagne 2023.