L’IVG inscrite dans la Constitution : les réactions politiques à La Réunion

L'IVG est inscrite dans la Constitution française
L’interruption volontaire de grossesse est désormais inscrite dans la Constitution. Les parlementaires ont largement adopté le texte, avec 780 voix pour et 72 voix contre, ce lundi 4 mars. La liberté de recours à l’IVG ne pourra plus être remise en cause par une loi. Les élus réunionnais réagissent.

Ce lundi 4 mars, le Parlement s’est réuni en Congrès à Versailles pour inscrire le droit à l’interruption volontaire de grossesse dans la Constitution. Le texte a été adopté avec une majorité écrasante de 92% des suffrages exprimés, soit un score largement supérieur aux 60% requis. Les élus de La Réunion réagissent.

Regardez le reportage de Réunion la 1ère : 

IVG inscrite dans la Constitution : les réactions des parlementaires à La Réunion

Les élus réunionnais quasi unanimes

Parmi les députés et sénateurs réunionnais, tous ont voté pour l’inscription de l’IVG dans la Constitution, à l’exception de Nathalie Bassire, députée LIOT. La sénatrice LR Viviane Malet, elle, n’a pas pris part au vote.  

"Il n'y avait aucun danger pour que cette loi soit remise en cause en France", affirme Nathalie Bassire. La députée LIOT a voté contre la constitutionnalisation de l'IVG car cette loi "abordait la protection de deux personnes : la femme qui souhaite avoir recours à l’IVG et également l’enfant à naître. L’équilibre qu’avait cette loi se perd dans la constitutionnalisation de l’IVG". Nathalie Bassire dit aussi vouloir représenter la minorité de la société qui s'oppose à la constitutionnalisation de l'IVG. "Cela occulte la loi Veil qui dit que l’avortement reste un drame", achève la députée.

On arrive à une banalisation [...] ce n’est pas un geste anodin, il faut accompagner les femmes qui le souhaitent, mais il faut aussi accompagner celles qui veulent garder mais qui sont contraintes par la pression économique, celle du conjoint ou de la société".

Nathalie Bassire, députée LIOT

"Une victoire pour les femmes"

"Fierté", écrit Audrey Bélim sur le réseau social X. La sénatrice se dit heureuse de "protéger au plus haut niveau juridique possible la liberté de recourir à l’IVG".

"Nous avons eu le dernier mot", se réjouit la députée Karine Lebon, elle dit célébrer le résultat de décennies de luttes.

"Le chemin vers l’égalité est encore long", tempère le parti Pour La Réunion dans un communiqué. Cette liberté garantie d’avoir recours à l’IVG "conclura des années de lutte et de souffrance et [...] sacrera cette liberté individuelle comme inattaquable", poursuit le PLR. 

Evelyne Corbière-Naminzo, sénatrice, raconte avoir été très sollicitée par des associations féministes et des anonymes réunionnaises ces dernières semaines : "S’il n’y a pas de solutions apportées sur le territoire on condamne les femmes à des grossesses non désirées", déclare-t-elle sur Réunion la 1ère. "De nombreuses femmes doivent aller dans d’autres départements pour pouvoir bénéficier de soins et à La Réunion ce n’est pas possible, ol est vraiment fondamental de renforcer ce droit et de donner surtout les moyens localement pour que la santé des femmes soit garantie", affirme Evelyne Corbière-Naminzo.

A quatre jours du 8 mars, journée internationale du droit des femmes, "cette victoire marque un tournant historique", déclare le groupe socialiste de Saint-Denis. "Cette avancée constitue une victoire significative pour les femmes, le mouvement féministe et reflète la vision progressiste des socialistes dans le paysage politique", note le groupe. La "sacralisation de l’IVG dans la Constitution marque un tournant décisif dans la lutte pour l’égalité entre les sexes", ajoute Monique Orphée,   

"Un jour historique"

Les députés Insoumis Jean-Hugues Ratenon et Perceval Gaillard saluent l’inscription de l’IVG dans la Constitution française. "Ce 4 mars est un jour historique. La France lance un message fort au monde entier : les femmes ont le droit de disposer de leur corps comme elles l’entendent", soulignent les parlementaires dans un communiqué. Ils rappellent que cet événement intervient 49 ans après le vote de la loi Veil, autorisant l’IVG en France. Jean-Hugues Ratenon et Perceval Gaillard assurent que "des combats sont encore à mener pour l’accès réel à l’IVG sur tout le territoire". L'enjeu est d'avoir des moyens humains et physiques, considère Perceval Gaillard. Le député estime que l'IVG est aussi corrélé à la "baisse des effectifs et la fermeture de services dans les hôpitaux car l'accès à l'IVG devient plus difficile". 

"Nous sanctuarisons l’IVG dans le marbre de notre République. C'est un événement majeur de l’histoire, félicite Stéphane Fouassin. Nous devons être l’exemple mondial pour entraîner dans notre sillage d’autres nations", poursuit le sénateur dans un communiqué. 

C'est "la reconnaissance de 50 ans de combat par les femmes, déclare Giovani Payet, président de La Voix Citoyenne. Cette décision est l'illustration que nous sommes encore capables de faire vivre le progrès en matière de droits humains", achève-t-il. 

Cérémonie de scellement le 8 mars

La cérémonie de scellement est prévue ce vendredi 8 mars à Paris. Elle sera pour la première fois ouverte au public. 

"Fierté française, message universel", a salué le président Emmanuel Macron sur X. 

Depuis l'inscription de l'IVG dans la Constitution, il est désormais impossible de modifier la loi Veil sur l'avortement.