La caisse des écoles du Saint-Esprit est toujours déficitaire de 500 000 euros

Hôtel de ville du Saint-Esprit.
Chargée de financer les besoins scolaires de la ville, la Caisse des écoles du Saint-Esprit est déficitaire depuis de nombreuses années. Dans son dernier avis, la Cour Régionale des Comptes estime que l'établissement n'est toujours pas en bonne voie de redressement. Le maire spiritain, lui, prévoit un retour à la normale dans deux ans.

Décembre 2024, c'est la date à laquelle la Caisse des écoles du Saint-Esprit aurait dû présenter un budget à l'équilibre.

C'était du moins l'objectif fixé par le plan de redressement de la CRC (Cour Régionale des Comptes), l'instance juridique chargée de surveiller le budget des collectivités en Martinique.  

Mais lors du dernier bilan annuel, en décembre 2022, le déficit de l'établissement public était encore de 500 000 euros.

Un établissement à visée sociale

"Nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire", commente Patrick Plantard, président de section à la Chambre.

"Il n'est pas rare qu'une caisse des écoles soit déficitaire", poursuit l'expert du budget. "Il s'agit d'un établissement à visée sociale, dont le but est de financer des projets scolaires et d'alléger leurs coûts pour les familles".

Le souci réside d'avantage dans le fait que la mairie n'aurait pas appliqué les préconisations de la CRC, saisie pour la première fois en 2019 par la Préfecture sur le dossier spiritain.

Fred-Michel Thirault, maire du Saint-Esprit et président de la fédération Les Républicains de Martinique.

Trois leviers d'action

D'après le dernier rapport de la Chambre Régionale des Comptes, il semble que les subventions accordées par la mairie de Saint-Esprit à sa caisse des écoles, ne soient pas assez importantes.

Patrick Plantard cite deux autres leviers d'actions possibles : renégocier la part des aides financières en provenance de la CAF et augmenter le prix des prestations scolaires pour les familles.

Interrogé par Bertrand Caruge sur Martinique 1ère radio, le maire du Saint-Esprit, Fred-Michel Tirault, voit, lui, le verre à moitié plein. Il rappelle que lors de sa prise de fonction en 2014, le déficit de la caisse des écoles était de deux millions d'euros, soit quatre fois plus important.

Un Corom qui vient à point nommé

Selon lui, l'équilibre budgétaire devrait se faire d'ici à deux ans. Et si l'élu se montre aussi confiant, c'est parce que sa ville s'apprête à recevoir une aide spéciale de la part du gouvernement.

Le Saint-Esprit fait en effet partie des quatre nouvelles communes martiniquaises à bénéficier d'un contrat de redressement Outremer (COROM).

Proposés en 2019 par les députés Georges Patient et Jean-René Cazeneuve, les COROM sont conçus pour accompagner le redressement financier de certaines villes ultramarines.