Situation financière critique mais nouvelle étape, pour la clinique Kuindo-Magnin. Par jugement du mardi 9 juillet, le tribunal de commerce a clôturé la procédure de sauvegarde sollicitée par l'établissement privé en novembre 2022. Une décision bien accueillie par la direction, dans un contexte de déficit financier.
La demande répétée de revaloriser les tarifs
Durant cette phase de dix-huit mois, la structure de soins située sur la presqu'île de Nouville, à Nouméa a été juridiquement protégée. Mais aucun plan de restructuration n'a pu être validé. Désormais, ses responsables peuvent s'adresser en direct aux créanciers et aux autorités politiques, aussi bien locales que nationales. L’enjeu : trouver des solutions afin de sauver Kuindo-Magnin, telles que la revalorisation des tarifs et une subvention d’urgence.
"Nous avons demandé une solution urgente"
"Nous avons demandé une solution urgente sous la forme d’une subvention, puisque nous faisons face à un reste de trésorerie fin juin", explique le directeur général, Serge Magot, à NC la 1ère. "Il se trouve que la Cafat, sur injonction du gouvernement, a payé tout ce qu’elle a pu nous payer. Mais c’est reculer l’échéance de quelques semaines : on a dû faire face, lorsque la clinique a dû rester ouverte, à toute une série de charges supplémentaires et il y a eu une perte d’activité."
Référence à la période de troubles et de violences dans laquelle la Nouvelle-Calédonie a basculé à la mi-mai. La clinique a été confrontée aux blocages, aux exactions et aux énormes difficultés d'accès à ses installations, tant pour les personnels que les malades. Elle a également comblé exceptionnellement des manques engendrés par cette situation chaotique, par exemple dans la prise en charge des dialyses.
Pour "une subvention de l’ordre de 500 millions"
"On a creusé le trou, si je puis dire", résume Serge Magot. "Donc on a demandé une subvention de l’ordre de 500 millions. Et puis ce qu’il nous faut, c’est obtenir, soit de la Nouvelle-Caléonie, soit de l’Etat dans le soutien qu’il apportera au territoire, la revalorisation tarifaire dont on a besoin et les ressources dont on a besoin pour faire tourner l’établissement. Et continuer à soigner des gens, sauver des vies, opérer, accompagner les familles et faire notre métier."
"Nous serons peut-être amenés à faire des choix"
L'heure est grave, répète-t-il. "On a quelques semaines devant nous pour conserver ce schéma et ce modèle. À l’issue, si nous n’avons pas de solution, nous serons peut-être amenés à faire des choix. De réduction d’activité, de fermeture de services, de plan social… rien n’est à exclure."
Son interview par Angela Palmieri et Thierry Chapuis