Seul contre tous. Albert Tapi est aujourd'hui mis en cause, pour avoir bloqué l'accès de la marina de Vaitupa à certains pêcheurs. Le 30 mai dernier, la mairie de Faa'a envoie un courrier à Albert. Elle le somme de quitter les lieux. Il a jusqu'à début septembre pour déménager.
"On ne peut plus rien contre la mairie. Pourquoi la mairie a fait ça ? À cause des pe'ape'a [problèmes, NDLR]. J'ai construit cette maison, moi et ma famille avec mes enfants et mes beaux-fils. Y aucun pêcheur qui est venu donner un coup de main. Et maintenant que tout est fait, ils veulent me foutre dehors."
Albert Tapi, président de la coopérative Motu Ovini Rava'ai
La commune résilie la convention du 3 octobre 2022, qui confiait à la coopérative Motu Ovini Rava’ai, la gestion du quai des pêcheurs de la Marina Vaitupa. C'est l'article 8 de la convention qui lui permet de rompre ce contrat.
"C'est la justice qui s'occupe de cette affaire maintenant. Faut laisser la justice suivre son cours. C'est une organisation très difficile les pêcheurs. Il y a des bons payeurs et il y a des mauvais payeurs, c'est surtout ça."
Oscar Temaru, maire de Faa'a
Depuis plus d'un an, Alexandre, pêcheur professionnel de la commune, est interdit d'accès à la marina de Vaitupa, par Albert, le président de la coopérative. Le pêcheur ne trouve pas d'autre port d'attache pour son 24 pieds. En 45 ans de carrière, c'est la première fois qu'il se retrouve dans cette situation.
"Ça m'empêche de travailler au quotidien. Normalement, je sors quatre jours dans la semaine. Aujourd'hui, ça fiat trois mois que mon bateau est à sec. Je pêche tantôt avec des amis, tantôt avec des cousins, sur leurs bateaux."
Alexandre Maoni, pêcheur professionnel de Faa'a
Au début du mois de juillet, la justice a décidé que la coopérative Motu Ovini Rava’ai devra être gérée par un administrateur provisoire. Certains pêcheurs espèrent d'ici là, un retour au calme.