La CUF débloque 3 actes de notoriété à Chiconi

Les trois quarts de la ville de Chiconi se retrouvent sur deux titres en indivision.
A Mayotte, de nombreux habitants occupent des terrains achetés par leurs aïeux et titrés en indivision. Mais pour y obtenir un permis de construire ou une hypothèque, il faut un titre de propriété en leur nom. Pendant de nombreuses années, ils ont été bloqués. Mais avec l'avènement de la Commission d'urgence foncière (CUF), désormais, ils peuvent espérer décrocher un titre de propriété.

C’est un moment symbolique pour la commune de Chiconi. Les 3 premiers actes de notoriété ont été délivrés hier par la Commission d’urgence foncière (CUF). Dans une commune où 75 % des habitations sont concernées par des problèmes de régularisation foncière. Ce travail de longue haleine est marqué par la collaboration entre les services de la mairie de Chiconi et la CUF depuis 2019. Pour marquer le coup, une cérémonie a été organisée à la mairie.     Il a attendu ce moment toute sa vie. Hanafi Soufou peut désormais dormir sur ses deux oreilles. Avec ce document il n’a plus à craindre qu’un autre vienne lui prendre son terrain.

Je suis très heureux. Les gens doivent savoir que ce terrain m'appartient maintenant. Avec cette régularisation, personne ne pourra me spolier.

Hanafi Soufou, habitant de Chiconi

Dans la commune de Chiconi, c’est le tout premier à recevoir son  acte de notoriété et la mairie veut marquer le coup. Même Bertheline Monteilh la présidente de la commission d’urgence foncière est là en direct depuis l’Hexagone.

Il s'agit de démontrer que ce n'était pas une démarche stupide. Il s'agit de régler une fois pour toutes la problématique foncière et démontrer que les 3 premières personnes vont pouvoir obtenir leur titre de propriété et que d'autres viendront incessamment sous peu

Mohamadi Madi Ousseni, maire de Chiconi

Mohamdi Madi Ousseni, maire de Chiconi, compte bien faire accélérer la délivrance d'actes de notoriété dans sa commune.

Montrer que la régularisation foncière est possible même à Chiconi. Une commune où 75 % des habitations et des infrastructures publiques sont construites sur deux parcelles privées. Pour l’heure seuls 400 personnes ont entamé les démarches. Tous habitent dans le titre dit Abassi Miradji. Le secteur baptisé quartier pauvre en fait partie. 72  hectares sur lesquels se trouve la maison de  Hanafi. Sonore La famille est installée ici depuis les années 80 après le cyclone Kamissi. Aujourd’hui le logement appartient à sa fille partie en métropole. Après 3 années de démarches Son héritage est sécurisé.

Cette place, je l'ai hérité de ma mère. après son décès, mon oncle m'a dit de construire ma maison ici. Vu que le terrain m'appartient, j'ai construit cette maison.

Hanafi Soufou, habitant de Chiconi

Le plus compliqué était de prouver qu’il occupe les lieux depuis plus de 30 ans. Une démarche qui n’aurait pas été possible sans l’aide des services de la mairie.

Le plus dur était de justifier leur occupation. Certains n'ont pas de document. Il y en a qui ont des factures qui datent depuis des années. Ceux qui n'oint rien du tout, il fallait les convoquer et les entendre.

Anli Madi Mchindra, agent de la mairie de Chiconi au service foncier

L’autre difficulté était au niveau de la loi. Elle n’a été levée qu’en début d’année.

Il a fallu tout un travail pour faire évoluer les textes. La loi du 21 février 2022 permet de prendre en compte le délai de possession antérieur au 1er janvier 2008 pour calculer le délai de 30 ans.

Ségolène de Bretagne, directrice de la CUF

La régularisation des 2 titres de propriété qui englobent Chiconi va permettre de débloquer de nombreux projets, notamment la construction d’infrastructures publiques. En effet, désormais sans titres de propriété, impossible pour les communes de bénéficier de subventions.