La fragile santé psychiatrique des Martiniquais à cause des confinements

Personnes marchant à la rue piétonne au centre-ville de Fort-de-France (image d'illustration).
À cause de la crise sanitaire de nombreux Martiniquais consultent des psychiatres ce qui entraîne une forte hausse des consultations. Une situation qui devrait perdurer au moins pendant six mois. Les patients souffrent de phobies sociales, d'agoraphobie, de troubles anxieux de phase de dépression...
Depuis le premier confinement, les psychiatres martiniquais ont constaté une forte augmentation du nombre de demande des consultations. Une demande qui ne cesse de s’accentuer.

Malheureusement, depuis cette période, le moral des Martiniquais ne s’est pas amélioré, car " les angoisses, les phobies, les choses comme cela, ça ne disparaît pas d’un seul coup. Il faut plusieurs mois de traitement. Ça laisse toujours une trace même après la résolution du problème " détaille le docteur Patrick Ferrer, psychiatre à la clinique de l’anse Colas.
 

Troubles anxieux, phases dépressives...


Il poursuit "nous avons du mal à faire face à l’accroissement de la demande à cause de la pénurie de médecins psychiatres en Martinique". D’autant que "ces derniers temps, le nombre de demande de prise en charge en urgence a explosé" ajoute-t-il. 

Lors du deuxième confinement le spécialiste a dû faire face à de nombreux patients aux troubles anxieux, à des phases dépressives chez les personnes particulièrement vulnérables.

Depuis le 8 décembre 2020 et le déconfinement, "le moral des patients, les plus solides, qui ont une meilleure capacité à faire face aux événements, s’améliore. On sent une sorte de soulagement. Pour les autres, ce n’est pas le cas. Il va falloir plusieurs mois, au moins six, pour que les choses puissent se stabiliser à nouveau" précise le médecin. 

"Il n’y a toutefois pas de raisons pour que les patients s’installent dans un processus pathologique à longue échéance" rassure-t-il. 
 

Les fêtes de fin d'année posent problème


Une autre problématique intervient avec les fêtes de fin d’année. En effet, les médecins seront un peu moins présents mais tout autant sollicités, ce qui peut provoquer un embouteillage dans les consultations.

Cette période festive apporte également son lot d’angoisse pour les patients qui craignent de ne pas pouvoir se réunir avec leurs proches à cause du virus.

De nombreux patients sont angoissés par l’arrivée massive des touristes en Martinique. Ils se demandent si cet afflux ne va pas augmenter les risques de contaminations.
 

Comment prévenir les maladies ? 


Le docteur Ferrer encourage les personnes qui ne se sentent pas bien à en parler à leur entourage ou à leur médecin traitant. "Il ne faut surtout pas rester dans son coin à ruminer ses pensées négatives, les choses ne s’amélioreront pas, au contraire, elles auront tendance à s’aggraver". 

Le médecin généraliste pourra alors orienter la personne vers un spécialiste le cas échéant en fonction des symptômes. 

Le spécialiste recommande aux personnes de pratiquer des activités de détente comme la sophrologie, la relaxation ou la méditation. 

Depuis plusieurs mois, de nombreux Martiniquais souffrent de phobies sociales comme l’agoraphobie. Certains ont peur de se rendre dans les supermarchés pour faire les courses, ou bien dans les salles d’attente des médecins, dans les hôpitaux. Dans l’ensemble, des lieux qui présentent un risque d’attraper la Covid-19.