La liaison inter-îles entre Wallis et Futuna intéresse le gouvernement de Nouvelle-Calédonie

Un Twin Otter
La liaison inter-îles entre Wallis et Futuna a fait partie des sujets abordés au comité des signataires des accords de Nouméa à Paris. Les élus du caillou souhaitent que cette desserte continue d'être assurée par la compagnie aérienne néo-calédonnienne Aircalin.                                    
Le comité des signataires des accords de Nouméa qui s'est tenu à Paris du  4 au 6 fevrier ne s'est pas limité à des discussions sur l'avenir politique du caillou.
En présence de représentants du gouvernement français, les élus néo-calédoniens de tous bords, indépendantistes et loyalistes, se sont également penchés sur les enjeux économiques de leur territoire. Ils ont notamment éxaminé les moyens de permettre à la compagnie aérienne de Nouvelle-Calédonie, Aircalin, de conserver la desserte inter-îles entre Wallis et Futuna.

La liaison entre les aéroports de Hihifo et de Vele est assurée par Aircalin en vertu d'une convention entre la compagnie et l'Assemblée territoriale de Wallis et Futuna, Cet accord est accompagné d'une subvention annuelle de 350 millions de Francs Pacifique, versée pour moitié par l'Etat et pour moitié par le territoire polynésien.
Ce partenariat expire en mars 2018 et son renouvellement n'est pas acquis à la compagnie de Nouméa. L'assemblée de Mata Utu a en effet lancé un appel d'offre international et il est donc probable qu'Aircalin se retrouve en concurrence avec d'autres opérateurs aériens océaniens pour décrocher les droits de vol sur cette desserte.


La défiscalisation au secours d'Aircalin


Actuellement les deux appareils qui effectuent la dizaine d'aller-retours hebdomadaires n'appartiennent pas à Aircalin mais au territoire de Wallis et Futuna.
Il s'agit de vieux Twin-Otter de 19 places, dont l'un a été offert par la ville de Paris lorsque Jacques Chirac était le maire de la capitale, avant 1995.

Lors du comité des signataires, Jean-Louis D'Anglebermes, vice-président du gouvernement de Nouvelle-Calédonie a demandé que l'Etat autorise Aircalin à recourir au mécanisme de la défiscalisation destiné à l'outre-mer pour lui permettre de financer l'achat de deux nouveaux avions.
Cette opération mettrait la compagnie en bonne position vis à vis de ses éventuels concurrents pour emporter l'appel d'offre de 2018.

L'intéret de la société néo-calédonienne pour cette desserte inter-îles est lié en partie à son monopole contesté sur les vols internationaux au départ et à l'arrivée de Wallis-Hihifo. 

Or les décideurs politiques et économiques de Wallis et Futuna rêvent de connecter leurs îles à Fidji, à environ une heure d'avion, avec l'objectif d'abaisser le prix des billets entre leur territoire et le reste du monde. Les tarifs actuels sont parmi les plus élevés de la planête.

L'appel d'offre sur les vols domestiques est donc une manière de remettre en cause le statu-quo défavorable sur l'international.

Avec 13 000 passagers par an le traffic est stable sur la liaison entre Wallis et Futuna. En revanche, à l'international, le trafic a chuté de 20% depuis le début de la décennie et se limite désormais à 25 000 passagers par an.