Les élus locaux des deux cantons et des deux communes de Petite-Terre ont envoyé une lettre ouverte au ministre des Outre-mer, Jean-François Carenco, pour lui rappeler l’engagement du président Emmanuel Macron à propos de l’aéroport de Mayotte.
Lors d’une réunion, le 25 janvier dernier, la Direction générale de l’aviation civile a présenté avec force et conviction un projet de construction d’un autre aéroport à Mtsangamouji, en Grande-Terre. Les élus de Pamandzi et dzaoudzi-Labattoir rappellent dans leur courrier que l’actuel président de la République « avait confirmé son engagement auprès de la population mahoraise d’un démarrage des travaux d’allongement de la piste longue » pour permettre de lever les contraintes actuelles et de « garantir une liaison directe de qualité entre Mayotte et le Monde. »
Sohirat Elhadad et Maymounati Moussa Ahamadi, conseillères départementales de Pamadzi et Labattoir ; leurs homologues Daniel Zaïdani, Omar Ali et Saïd Omar Oili, maire de Labattoir ont apposé leurs signatures au bas de la lettre à Jean-François Carenco.
Au-delà des interrogations que soulève ce nouveau projet et de la bataille qui s’annonce, se pose la question de l’absence de la signature du maire de Pamandzi. Madi Madi Souf a toujours été un fervent défenseur de l’aéroport de Pamandzi.
Comment alors expliquer le fait qu’il n’ait pas parafé la lettre commune ? Depuis quelques jours, son opposition à la transformation de la Petite-Terre en zone police l’oppose aux autres élus locaux des deux communes et cantons mitoyens. Est-ce cela qui a causé cet isolement par ses collègues, ou bien, c’est lui qui a pris ses distances ?
Dans cette affaire qui dure depuis des décennies, la construction d’un aéroport international à Mayotte et ses répercussions économiques et sociales, les états d’âme d’élus semblent dérisoires.
Ou bien, doit-on y voir des manœuvres en vue des élections sénatoriales ?
Les prochaines sénatoriales auront lieu en septembre de cette année. Mayotte est concernée, le Sénat étant renouvelé par moitié tous les 3 ans. Les sénatoriales de 2023 verront ainsi l'élection de 170 sénateurs de la série 1, qui regroupe les sénateurs des départements d'Ile-de-France, ceux des départements dont le nombre est compris entre 37 et 66, ceux de certains territoires d'Outre-mer ainsi que 6 des 12 sénateurs représentants les Français de l'étranger.
A moins que l’absence de la signature de Madi Souf au bas de la lettre adressée le 2 mars dernier au ministre des Outre-mer ne soit qu’un oubli.