La police forestière du département en lutte contre les occupations illégales

La police de la forêt patrouille dans la réserve forestière de Majimbini pour éviter sa destruction et protéger la ressource en eau.
L'état de la forêt de Mayotte se dégrade peu à peu. En cause, des atteintes à l'environnement comme des productions agricoles illégales, le prélèvement des eaux de rivière ou encore l'abattage excessif des arbres. La police forestière tente tant bien que mal de lutter contre ce phénomène. Nous l'avons suivi ce jeudi dans la zone forestière de Majimbini.

Avec leur sac sur leur dos et leurs tenues kakis, les chefs du bureau de police forestière du département de Mayotte et leurs équipes, ont fait hier l'état des lieux de la zone forestière de Majimbini qui  s'étend sur 1277 hectares.
Sur place, leur constat est implacable : les forêts sont occupées de manière illégale par des personnes en situation irrégulière pour la plantation de leurs productions et leur revente. La situation des forêts de Mayotte est plutôt chaotique. Elles sont occupées par des personnes en situation irrégulière, des fois avec la complicité de Mahorais. Des personnes qui défrichent, s'installent, vendent illégalement, sans autorisation.

La police de la forêt identifie un zébu et prend des repères GPS pour les communiquer au tribunal.

Lors de leur première halte, les policiers forestiers tombent sur un enclos ou paît un zébu. Celui-ci fait ses besoins sur place. La présence de l'animal contribue à la destruction des plantes et des herbacées. Les policiers forestiers prennent en photo le zébu, le recense afin de faire un point de repère GPS. Ensuite, ils envoient les coordonnées au tribunal pour suivre la personne qui installe son zébu n’importe où.

Le problème du pâturage, c'est que ça détruit les herbacées. Les éleveurs coupent des arbres pour alimenter des animaux. C'est un enjeu pour la zone forestière. Et ses éleveurs se retrouvent avec 500€ à la fin du mois.

Chanrani Soidri, chef de bureau plan forestier au département de Mayotte

Qui dit tomate, dit utilisation intensive de l'eau

Pour faire quitter ces habitants de ces terres qui ne leur appartiennent pas, la police déploie ses forces pour plus d'efficacité. Lors de la deuxième halte, les fonctionnaires du département arrivent dans un champ de tomates. Une culture qui emploie des produits phyotosanitaires. Efficace certes pour la production du fruit rouge, mais qui a un impact négatif sur la fertilité du sol. Autre problème : la présence de tomates indique l'utilisation intensive de l'eau.

Les agents du conseil départemental découvrent un champ de tomates illégal en pleine réserve forestière.

Une eau qui est puisée grâce à des tuyaux dans la rivière proche,  sans autorisation de la Direction de l'agriculture et de l'alimentation (DAAF). De nos jours, les arbres jouent un rôle important pour l’air que nous respirons mais aussi pour l’eau que nous buvons. Elle est l’élément majeur pour le cycle de l'eau : ils maintiennent le sol et le rendent perméable grâce aux racines. L'eau peut alors s'acheminer jusqu'aux réserves souterraines.

Ce congélateur usagé sert de réservoirs d'eau pour les zébus. Il est alimenté par des tuyaux qui transportent l'eau depuis une rivière.

Le travail de la police forestière est donc important. les agents sont présents dans les forêts mahoraises tous les jours. Les weekends, ils ciblent des endroits spécifiques pour la surveillance car c'est un endroit qui est très vaste et qu'il y a beaucoup de marche à faire.