Si vous avez chez vous des pieds de pois d’angole, vous les avez peut-être déjà vus envahis par un insecte inhabituel, agglutiné par dizaines sur les tiges : un insecte d’un noir luisant, qui ressemble à une coccinelle… Il s’agit en fait d’une punaise, Brachyplatys subaenus, relativement petite : 4,5 à 5,8 mm de long. Et effectivement, elle s’alimente préférentiellement sur les plantes de la famille des fabacées et des légumineuses : pois, haricots…
Présente sur tout le territoire
Originaire d’Asie sub-tropicale humide, et déjà présente dans plusieurs pays de la Caraïbe (Panama en 2012, République Dominicaine en 2019), cette punaise avait été signalée pour la première fois en Guadeloupe en juin 2020, dans le jardin d’un particulier à Petit-Bourg. Les services de la protection des végétaux à la DAAF (Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt) avaient alors missionné la FREDON (Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles) pour une campagne auprès des particuliers et des professionnels agricoles, afin de recenser la présence et la progression de l’insecte. En moins de deux ans, la petite punaise noire s’est largement propagée à la fois en Basse-Terre et en Grande-Terre.
Aurore Cavalier, chargée de mission à la FREDON :
Piqueur-suceur
La punaise noire, insecte piqueur-suceur, se nourrit de la sève des plantes qu’elle attaque et entraîne un affaiblissement de celles-ci, car elle s’y installe en colonies. C’est d’ailleurs ce qui impressionne et parfois effraie. Considéré comme un ravageur mineur, Brachyplatys subaenus peut toutefois provoquer des dégâts sur les plantes hôtes, en cas de fortes infestations. Cette punaise n’est pas vecteur de pathogène, mais en piquant les tiges des plantes qu’elle attaque, elle crée des brèches qui peuvent devenir une porte d’entrée pour des virus ou bactéries.
" De par leur quantité, les punaises affaiblissent les plantes qu’elles colonisent, en se nourrissant de leur sève"
Aurore Cavalier
Un insecte très prolifique
La punaise noire se reproduit très vite. A défaut de pouvoir éradiquer cet insecte invasif, certaines méthodes de lutte peuvent réduire la pression du parasite. « Il n’existe pas d’insecticide homologué pour cette espèce, ni de produit autorisé sur les pois d’angole et autres légumineuses. Par détournement d’usage, les producteurs utilisent du savon noir ou de l’huile blanche. C’est ce qui fonctionne plus ou moins à l’heure actuelle », indique Aurore Cavalier.