La réforme des rythmes scolaires au cœur des questions orales à l'Assemblée : "ce sera le problème des communes"

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Nouvelle passe d’armes à l’Assemblée de Polynésie entre le gouvernement et les élus de l’opposition, lors de la séance des questions orales. L’ancien président du Pays, Édouard Fritch, a interpellé le ministre de l’éducation sur la mise en place de la réforme des rythmes scolaires.

A deux mois et demi de l’entrée en vigueur des nouveaux horaires dans les écoles du premier degré, le représentant et maire de Pirae, Edouard Fritch, interpelle ce jeudi à l'Assemblée, le ministre de l'éducation, Ronny Teriipaia, sur les moyens prévus par le gouvernement pour accompagner les tavana.

La réponse du ministre est sans équivoque : "Il est évident que la question des moyens est cruciale. Je rappelle, pour mémoire, que le périscolaire n'entre pas dans le champ de compétences du ministère de l'éducation."

"Au niveau de ces activités périscolaires, nous aurions souhaité que le Pays nous accompagne, regrette le maire de Pirae, Edouard Fritch. Mais la réponse a été claire : 'c'est pas mon problème'.Ce n'est pas son problème, donc ce sera le problème des communes."

 

Au mois de mars dernier, le syndicat pour la promotion des communes (SPC-PF) était monté au créneau pour dénoncer l’absence de concertation sur le sujet. Depuis, plusieurs réunions ont été organisées avec les inspecteurs de l’éducation dans chaque circonscription, mais aucune décision n’a été arrêtée. "Il s'agit de concerter l'ensemble des tavana pour qu'on puisse, face au gouvernement, faire remonter des besoins, explique Simplicio Lissant, maire de Punaauia et premier vice-président du SPC-PF. Car, comme nous l'avons entendu aujourd'hui, la balle est relancée du côté des communes pour entièrement financer et organiser ces activités. Je trouve la solution un peu cavalière."  

 

Si le président du Pays défend la position de son ministre de l’éducation, Moetai Brotherson n’exclut pas d’accompagner financièrement les communes dans la mise en application de la réforme des rythmes scolaires. "Sur le principe, oui, assure-t-il. Quand il y a eu les transferts de compétences de l'Etat au Pays, il n'y a pas eu cette évaluation des charges. Aujourd'hui, on exerce des compétences qui étaient autrefois exercées par l'Etat et on aurait bien aimé que cette évaluation soit faite au départ. On va travailler ensemble et si, à un moment donné, il faut aider ces communes, on le fera. Mais il faut évaluer ce que ça représente. Si on n'a pas de chiffrage, on parle dans le vide." 

 

Les tavana vont-ils saisir la perche tendue par le président du Pays ? Rien n’est moins sûr...Ce qui est certain, dans quelques semaines ce sera le début des grandes vacances scolaires en Polynésie.