Le bilan des quarts de finale de la Coupe du Monde

Entre coups de génie et coups de folie, les quarts de finale du Mondial ont réservé de belles surprises. Si la logique est respectée au regard du nom des qualifiés, les péripéties ont été au rendez-vous.
Brésil, Allemagne, Pays-Bas, Argentine. Le dernier carré de la Coupe du Monde conjugue l’Histoire à la logique, tant ses membres sont de prestigieuses nations.
 
Héritiers de Pelé, Beckenbauer, Cruyff et Maradona, la Seleçao, la Mannschaft, les Oranje et l’Albiceleste rivaliseront pour décrocher le graal : une sixième étoile (Brésil), une quatrième (Allemagne), une troisième (Argentine) ou – étonnamment – une toute première (Pays-Bas).
 
Or, le chemin vers la qualification fut semé d’embûches. Retour sur les quarts de finale de la Coupe du Monde 2014 au Brésil, avec ses gagnants valeureux et ses perdants magnifiques.
 

Les tops :

D’aucuns ont crié au coup de génie. Or, Louis van Gaal a simplement écouté sa rationalité. Alors que les prolongations face au Costa touchaient à leur fin, le technicien batave a effectué son dernier remplacement : un changement de gardien, l’impérial Jasper Cillessen laissant sa place à l’imposant Tim Krul (120+1’). Coaching gagnant : le goal de Newcastle stoppe deux tirs des « Ticos », et propulse les Pays-Bas en demi-finale. Après la rencontre, van Gaal souligne, en conférence de presse, qu’il avait demandé à son troisième gardien d’étudier spécifiquement les tireurs costaricains. Et le coach néerlandais continue, ainsi, d’écrire sa légende…
 
Un coup de canon. Lorsqu’à la 68ème minute l’arbitre accorda un coup franc aux trente mètres pour le Brésil, nul ne pouvait imaginer ce que David Luiz nous réserverait. Après avoir posé le ballon, le futur défenseur du Paris-Saint-Germain prit quelques pas d’élan. S’élança. Et envoya une frappe de l’intérieur du pied d’une pureté christique dans la lucarne de David Ospina, le gardien colombien. Une ogive. Un missile. Un chef d’œuvre.
 
Il avait réinventé la fonction de gardien au tour précédent, en se muant en libéro. En quart de finale, l’Allemand Manuel Neuer a façonné, une nouvelle fois, son costume de « meilleur gardien du monde ». La main ferme, il renvoie tour à tour les tentatives tricolores, jusqu’à écoeurer Benzema, Pogba ou encore Valbuena. Jouant debout, se couchant rarement, le gardien du Bayern Munich offre ses lettres de noblesse à la fonction de goal. Deutsche Qualität.
 

Les flops :

Elle appartient au dernier carré d’une Coupe du Monde (très) relevée. Elle a impressionné en poule, étrillant l’Espagne (5-1) tenante du titre. Pourtant, la sélection néerlandaise est loin d’être le chantre du beau jeu. Après un huitième de finale âpre face au Mexique, les Pays-Bas ont été mis en difficulté face au Costa Rica. Est-ce que l’on peut attendre d’un champion du monde potentiel ? On peut en douter. À eux de montrer un tout autre visage face à l’Argentine de Lionel Messi.
 
Ils étaient censés être les outsiders du Mondial. D’aucuns rêvaient qu’ils fassent tomber l’Albiceleste. Or, rapidement surprise par Gonzalo Higuain (8’), la Belgique n’a pas su hisser son niveau de jeu pour s’inviter à la table du top 4 mondial. On reste sur notre faim, avec ces « Diables Rouges ». Ou alors sauront-ils être présent au banquet de l’Euro 2016 en France…
 

L’homme :

Il était vilipendé par la presse. Outragé, brisé, martyrisé, critiqué, Thiago Silva a répondu de la plus belle des façons possibles. Tel le phénix, le capitaine brésilien renaît de ses cendres, en ouvrant le score face à la Colombie (8’) sur corner. Le poing rageur, la main sur le cœur et sur le blason de la nation auriverde, il revient dans la lumière, jusqu’à être, selon le classement de la FIFA, le troisième meilleur joueur du Mondial. Un juste retour des choses.
 

Le geste :

Ses larmes sont inconsolables. À l’issue du quart de finale perdu face au Brésil, le Colombien James Rodriguez a laissé échapper ses émotions. Grand homme du Mondial, il fut réconforté par David Luiz, le héros du soir, qui l’a enlacé et a pointé le doigt sur lui. Une manière d’appeler le public à offrir une standing ovation pour « El Bandito ». Une manière, surtout, de signifier que James Rodriguez « est des nôtres » : un grand joueur de football.
James Rodriguez réconforté par David Luiz.

La phrase :
« Cette équipe peut rivaliser avec les meilleures. Ce qu'on a fait ici donne beaucoup d'espoir : on a les qualités pour gagner une compétition »
Bacary Sagna, ambitieux. Très ambitieux. Trop ambitieux ?
 

Et à part ça ?

Une grosse sauterelle s’est posée sur le bras de James Rodriguez. Et ça a enflammé Internet.
 
Un employé de l’hôpital qui soigne Neymar a pris le Brésilien en photo. Et il a ensuite été viré. Faute professionnelle.
 
La copine de Samir Nasri se réjouit de la défaite des Bleus en Coupe du Monde. Patriotisme.