Autrefois symbole de l’histoire tumultueuse de la Guyane, le camp de la Transportation de Saint-Laurent-du-Maroni a été métamorphosé en un village d’information ce 30 août. Dans cet espace chargé de mémoire, la PEEP (Parents d'Élèves de l'Enseignement Public) a déployé ses forces pour répondre à un défi de taille : offrir des perspectives d'avenir aux jeunes de la région.
Sous la houlette de Nadine Colin, présidente de la PEEP, cette initiative a rassemblé une myriade de partenaires venus tendre la main à une jeunesse en quête d'opportunités. Dès dix heures, les visiteurs ont afflué, curieux et souvent inquiets, vers les nombreux stands érigés au cœur du camp. Des corps de l'armée aux agences d'intérim, en passant par les organismes de formation, tous étaient là pour guider, conseiller, et, surtout, inspirer.
À chaque coin du village, des histoires se racontent. Koudoi Rashelda, 27 ans, arpente les allées avec un objectif clair : trouver un emploi dans la petite enfance, sa passion.
J'adore les métiers de la petite enfance, mais je n'ai rien trouvé pour moi. Mais je m'informe tout de même. Il y beaucoup d'autres opportunités
Rashelda, 27 ans
dit-elle, son regard trahissant une pointe de déception. Malgré ses recherches, elle n'a pas encore trouvé de réponse satisfaisante. À quelques mètres de là, Alan, lui aussi 27 ans, espérait trouver des pistes dans le commerce international, sa spécialité. "Je suis ouvert à d'autres types de postes", avoue-t-il, conscient des défis propres à la région.
L’ambiance est studieuse, mais l'espoir reste fragile. Enrica, 26 ans, est repartie avec des informations précieuses sur des postes administratifs, mais sans offre concrète. "Je continue de chercher", confie-t-elle, déterminée mais réaliste. Pour certains, comme Jonas Océan, représentant de la chambre de métiers et de l’artisanat, la journée a été plus fructueuse.
Nous avons reçu une trentaine de jeunes intéressés par nos formations. Beaucoup ignoraient même que ces opportunités existaient ici
Jonas Océan
s'étonne-t-il.
Les défis sont nombreux, mais la détermination de la PEEP est palpable. Cette action, réalisée avec des moyens limités, a néanmoins permis d’ouvrir des portes, de susciter des vocations, et de semer des graines d’espoir.
Nous avons réussi à offrir de l'espoir à des jeunes qui se sentaient perdus
se réjouit Nadine Colin, tout en appelant à un soutien plus fort des collectivités pour pérenniser ces initiatives.
La PEEP espère que cette journée ne sera que le début d'une série d'actions destinées à éclairer l’avenir des jeunes de Saint-Laurent et au-delà.