Le camping de Sainte-Anne ferme ses portes en plein mois de juillet

Le camping municipal de Sainte-Anne ferme en juillet 2023.
L'unique camping de Sainte-Anne vient de fermer ses portes. Procédure oblige, selon la mairie qui prévoit des travaux d'agrandissement en septembre. Mais survenue en pleines grandes vacances, la décision interroge. "C'est pour nous pénaliser", dénonce le parc de vacances Airstream Paradise, en conflit avec la ville sur le partage de ce terrain municipal.

Pour agrandir son camping, la mairie de Sainte-Anne cherche à expulser la société Airstream Paradise. Voilà neuf ans que ce parc de vacances loue une parcelle du terrain municipal pour proposer des caravanes à la location. Installé, Airstream Paradise compte bien rester.

Le Conseil d'Etat du côté d'Airstream

Et la justice est pour l'instant de son côté. Le 16 juin dernier, le Tribunal administratif de Fort-de-France s'était rangé du côté de la municipalité, sommant Airstream de déménager ses caravanes sur-le-champ.

Mais le Conseil d'Etat en a décidé autrement. Dans une décision en date du 24 juillet, la plus haute juridiction administrative française annule l'ordonnance du tribunal, donnant ainsi le droit à Airstream Paradise de maintenir ses caravanes en place.

C'est deux jours après ce retournement de situation que la ville de Sainte-Anne décide de fermer son camping.

"Le projet est lancé"

Déterminé à mener les travaux à bien, le responsable de l'établissement municipal Christophe Saint-Cyr invoque un "processus à respecter".

"Le projet est lancé et il commencera début septembre. Si le voisin a décidé de rester ouvert, c'est son problème", ajoute-t-il au micro radio de Martinique la 1ère.

"Le voisin", c'est bien sûr Airstream Paradise. Cogérante de ce parc de vacances, Gladys Davidas Khalifa cherche des solutions pour que ses clients puissent continuer à bénéficier du parking, ou encore accéder à la plage municipale depuis la fermeture du camping.

Une relation dégradée dans le temps

"La mairie va sûrement faire appel", réagit l'entrepreneuse qui rappelle que chaque décision de justice coûte au contribuable.

J'aimerais qu'on ne m'empêche pas de travailler en attendant que la procédure suive son cours.

Gladys Davidas Khalifa, co-gérante d'un parc de vacances à Sainte-Anne

Au micro de Ronan Bonnec, la gérante se souvient d'un temps où "c'était du bonheur" de partager ce terrain municipal.

"Les familles du camping participaient à nos activités", raconte celle qui préférerait "qu'on puisse retravailler comme ça, tous ensemble".