Le Conseil Constitutionnel valide la mesure sur l’âge de départ à la retraite à 64 ans : les réactions à La Réunion

Vue de l'entrée du Conseil constitutionnel à Paris.
Les Sages ont validé, vendredi 14 avril, l’essentiel de la réforme des retraites, dont le report de l’âge de départ à 64 ans. Le Référendum d’Initiative Partagée et l’index senior ont été refusés. Les réactions à La Réunion se multiplient.

Le Conseil Constitutionnel a rendu sa décision sur le projet de loi de réforme des retraites, vendredi 14 avril, et valide le report de l’âge légal de la retraite à 64 ans. L’intersyndicale et les politiques à La Réunion réagissent.

Regardez le reportage de Réunion la 1ère : 

La décision du Conseil Constitutionnel a été accueillie sous les fumigènes devant la Préfecture hier soir. L’intersyndicale ne compte rien lâcher

Les syndicats de l’île se sont réunis devant la Préfecture vendredi soir pour attendre la décision du Conseil Constitutionnel. Colère, déception et détermination qualifient l’état d’esprit de l’intersyndicale.

On ne lâchera rien !

Ils en sont sûrs, ils ne s’arrêteront pas là. "Ça ne va pas se terminer comme ça ! prévient Joël Dalleau secrétaire général de la CFDT. Nous avons en face de nous un président qui passe outre la colère de son peuple, nous ne valons plus rien pour M. Macron mais je pense que son peuple saura un jour lui rendre la pareille", poursuit-il. Le syndicaliste, déçu, appelle tous les Réunionnais à venir combattre : "Sort’ dan chomin, là lé lèr pou batay ! Restons mobilisés !", insiste Joël Dalleau.

L'intersyndicale mobilisée devant la Préfecture après la décision du Conseil Constitutionnel

Même son de cloche chez Patrick Jayme, secrétaire général Unsa. "Il y a encore des possibilités, de toute façon rien n’est fini", déclare l’opposant à la réforme des retraites. Il espère tout de même la validation du 2ème RIP demandé, la décision est attendue d’ici début mai.

Les manifestants appellent à manifester le 1er mai. "C’est une victoire juridique pour le gouvernement mais nous allons continuer et peut-être faire en sorte que le 1er mai soit une grande manifestation militaire. Rien n’est perdu !", déclare Eric Marguerite de Force Ouvrière. 

Bloquer l’économie ?

Alors que la décision est accueillie comme un coup de massue par l’intersyndicale, un 13ème jour de grève est déjà en discussion malgré l’invitation d’Emmanuel Macron à échanger. Jean-Paul Paquiry, secrétaire adjoint FO s’attendait à cette décision du Conseil Constitutionnel, mais se dit "déterminé à obtenir le retrait de la loi. Dès lundi matin l’intersyndicale va se réunir et on va mettre en place tous les moyens pour bloquer l’économie, nous allons bloquer le pays et c’est comme ça qu’on va faire reculer Macron !", s'exclame-t-il. 

Réactions des politiques

Dès l’annonce de la décision, les politiques ont réagi. Jean-Hugues Ratenon, député de La France Insoumise, regrette cette décision mais pour lui "rien n’est perdu". Il indique que "ce même conseil constitutionnel devra se prononcer sur une deuxième demande de RIP déposée hier".

Le député Philippe Naillet, affirme lui que cette décision n’affectera pas sa détermination. "Le combat doit continuer, nous demandons que cette loi, ou au moins l’article 7, soit soumise au vote des représentants de la Nation", ajoute-t-il.

Interview de Philippe Naillet sur Réunion la 1ère : 

Interview Philippe Naillet

Le député Frédéric Maillot ne cache pas qu'il avait espoir que le Conseil Constitutionnel "aille dans le sens de la population, et i tire a nou de cette crise démocratique". Frédéric Maillot se dit "révolté, à l'image du peuple. I rest le RIP, dans le groupe GDR nou lé en train de voir les recours qui existent", ajoute-t-il. 

Dans un communiqué, le PLR indique que "cette validation n’enlève rien à l’injustice et l’inutilité de cette réforme". Pour le parti, "cette situation est grave et inédite, le divorce entre le peuple et les institutions n’a jamais été aussi grand".

Pour le PCR "cette dérive démocratique ne s’est jamais vu dans l’histoire".

Le maire de Saint-Benoît, Patrice Selly, parle lui d’une "décision qui risque de renforcer davantage la défiance des concitoyens en favorisant une réelle impasse démocratique".

"Bien évidemment on comptait sur la décision du Conseil Constitutionnel pour mettre un terme à cette réforme injuste", déclare de son côté la députée Emeline K/Bidy. 

Regardez son interview sur Réunion la 1ère :

Interview Emeline KBidi

La députée Nathalie Bassire, dit "craindre cet acte fort de la promulgation de la loi, je crains aussi le pouvoir d’un seul homme sur l’ensemble des Parlementaires qui représentent la population".

Regardez son interview sur Réunion la 1ère : 

Interview Nathalie Bassire