Depuis toujours, le viol et les violences sexuelles font partie du cortège d’horreurs et d’atrocités qui accompagne les conflits armés. Qu’elles soient systématiques, pour terroriser les populations civiles ou opportunistes, en profitant du pouvoir que leur confèrent leurs armes, ces exactions sont de plus en plus fréquentes. Même hors conflit “classique”. Une fois encore, le cas d’Haïti est un bien triste exemple.
Alors que les gangs utilisent le viol depuis le début pour répandre la peur sur Port-au-Prince et étendre leur contrôle sur un pays miné par l’insécurité, les violences sexuelles ont connu ces derniers mois une "hausse alarmante".
Selon l’ONU, le nombre de cas a quintuplé au premier trimestre de l’année.
Les violences sexuelles représentent 75% des incidents rapportés. Parmi les survivants, 80% sont des femmes et 16 % des filles, dont certaines très jeunes.
Mais il n’y a pas que les membres des gangs à s’illustrer aussi tragiquement. Plusieurs des contingents étrangers ayant fait partie de la Minustah, la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti, ont été pointés du doigt, surtout après leur départ définitif, en 2017.
De nombreux cas d’abus sexuels ont été documentés, avec là encore souvent de très jeunes victimes, jusqu’à 11ans. Il s’agissait le plus souvent d’échanges "de petites sommes d’argent ou de nourriture contre des rapports sexuels" entre des soldats ou des civils de la Minustah et “des femmes et des filles désespérément pauvres”, selon une étude universitaire publiée par le quotidien américain, le New York Times.