"Il y'a eu des expériences de faites sur les souris, en sachant que le sucre est plus addictif que la morphine." Le sucre agit donc sur le cerveau comme une drogue explique le docteur Jean-Louis Boissin, endocrinologue.
"Le problème du sucre est que c’est une addiction, c'est à dire que quand on commence à en prendre on va en consommer beaucoup. Deuxièmement quand vous prenez des boissons sucrées et bien en définitive ça vous donne soif donc c'est sans fin. Le sucre c'est addictif et il a une valeur calorifique importante et si on n’a pas une certaine dépense énergique et bien on va faire du gras" précise le médecin.
Avec l’augmentation de la TVA sur les produits sucrés de 5 à 16%, un soda vendu 100 cfp coûtera 111 cfp. Malgré cette hausse, les accros aux sucres auront du mal à se priver estiment deux clientes rencontrées dans un magasin.
"Houlala, ça va pas être facile, moi j’aime bien manger sucré mais pas trop, mais pour les gens qui aiment manger sucré ca va pas être facile" commente la première cliente.
"Moi je trouve (que) c'est trop tard maintenant fallait déjà (le) faire avant, parce que là, les gens ils ont l’habitude, la maladie du diabète ça a bien bien augmenté, les gens ils n'écoutent pas, monter ou pas monter (les prix), ils n’écoutent pas! C’est comme la cigarette, hein? Pareil. Même si on va augmenter ils fument!" commente la seconde cliente
La Brasserie de Tahiti fabrique notamment des boissons sucrées. 80% sont allégées en sucre, mais seule la moitié est achetée par les clients. Pourtant ces produits moins sucrés sont vendus moins chers que leur version originale.
Bruno Bellanger, directeur général délégué de la Brasserie de Tahiti et co-président du Syndicat des Industriels de Polynésie française (SIPOF), espère que le pays aura aussi dans son viseur, d’autres produits peu recommandables pour la santé.
"Le problème de la TCP, (est qu') elle a plus de 20 ans. Elle a été créée sur les boissons sucrées et on voit qu’elle n'a pas eu tout à fait l’effet escompté et ça fait longtemps que les producteurs locaux qui sont principalement visés par cette taxe dénoncent le fait qu’il y a d’autres produits tout aussi criticables qui passent à travers complètement cette taxe là, notamment les prix sur le gras et on aimerait que ces produits là soient intégrés dans l’assiette de taxation."
Mieux manger est aussi une question d’éducation. La prévention est donc un pilier de cette stratégie qui doit aller au-delà de la seule taxation. Avec l’augmentation de la TVA sur les produits sucrés, le Pays va récupérer 800 millions de francs sur les produits importés et 1,5 milliards sur les produits fabriqués localement. Un effort que le SIPOF estime être « injuste ».