Les vents atteignaient jusqu'à 195 kms/h quand le super thyphon a touché terre sur la province insulaire de Catanduanes, dans la région de Bicol, avec des rafales allant jusqu'à 325 km/h, a annoncé l'agence nationale de météorologie.
"Une situation potentiellement catastrophique et mortelle se profile dans le nord-est de la région de Bicol alors que le super typhon +Pepito+ s'intensifie encore", avait déclaré l'agence météorologique avant que ce dernier ne touche terre, en utilisant le nom local de la tempête et en faisant référence à la partie sud de l'île principale de Luzon.
Des vagues s'élevant jusqu'à 14 mètres de haut ont déferlé sur le littoral de Catanduanes et des ondes de tempête de plus de trois mètres risquent de toucher Manille et d'autres régions côtières vulnérables dans les 48 heures, selon l'agence météorologique. Le courant avait été préventivement coupé à Catanduanes et les abris sont alimentés par des groupes électrogènes. "Nous sommes dans le centre d'évacuation et nous entendons des bruits de chute et de choses qui se brisent", a dit à l'AFP le responsable provincial des catastrophes, Roberto Monterola. "Nous ne pouvons pas vérifier ce qui est endommagé parce que les vents sont trop forts. Il peut s'agir de branches qui se détachent et tombent sur les toits", a-t-il ajouté.
Les précédentes tempêtes ont tué au moins 163 personnes, fait des milliers de sans-abris, détruit des récoltes et tué du bétail. Les scientifiques affirment que le changement climatique accroît l'intensité des tempêtes, entraîne des pluies plus abondantes, des inondations soudaines et des rafales plus violentes. Chaque année, une vingtaine de grosses tempêtes et de typhons frappent les Philippines ou ses eaux environnantes, tuant des dizaines de personnes, mais il est rare que plusieurs événements météorologiques de ce type se produisent dans un laps de temps restreint.
Evacuations
Man-yi pourrait frapper Luzon - l'île la plus peuplée et le moteur économique du pays - dimanche après-midi, passant au nord de Manille et balayant la mer de Chine méridionale lundi. Samedi, le gouvernement a appelé la population à prendre en compte les avertissements et à se mettre à l'abri. "Si une évacuation préventive est nécessaire, faisons-la et n'attendons pas l'heure du péril pour évacuer ou chercher de l'aide, (...) nous mettrons en danger non seulement nos vies, mais aussi celles de nos sauveteurs", a déclaré Marlo Iringan, sous-secrétaire d'Etat à l'intérieur.
Retour "à l'ère médiévale"
Dans la province de Samar du nord, le responsable des catastrophes Rei Josiah Echano impute la pauvreté dans la région aux dégâts causés par les typhons. "A chaque fois que nous avons un typhon de la sorte, cela nous ramène à l'ère médiévale", assure-t-il à l'AFP. Tous les navires, des bateaux de pêche aux pétroliers, ont reçu l'ordre de rester au port ou de retourner à quai. Le maire de la ville de Naga, dans la province de Camarines Sur, a lui imposé un couvre-feu à partir de midi, samedi, afin de contraindre les habitants à rester chez eux.
Man-yi frappe les Philippines tardivement dans la saison des typhons, la plupart des cyclones se développant entre juillet et octobre. Au début du mois, quatre tempêtes se sont formées simultanément dans le bassin du Pacifique. L'agence météorologique japonaise a indiqué à l'AFP samedi que c'était la première fois qu'un tel phénomène était observé en novembre depuis le début de ses relevés en 1951.