Le personnel de l’Association Saint-François d’Assise fait grève ce mardi 5 mars, devant les locaux à Saint-Denis. Au cœur des revendications : reconnaissance envers les salariés, dialogue social et manque de moyens humains.
L’AFSA prend en charge des personnes âgées ainsi que des enfants et adolescents sujets à des pathologies et des handicaps.
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Plus de moyens humains
Le personnel demande plus de moyens humains car d’après la CGTR, les salariés sont épuisés, le taux d’absentéisme ne cesse d’augmenter et aurait même doublé en 2022. Gabriel Mélade, représentant de la CGTR, se réjouit de cette mobilisation même si des salariés, censés faire grève, ont dû être réquisitionnés après un arrêté préfectoral. "On estime à plus de 90% le nombre de réquisitionnés, on est plus nombreux à être en service quand on fait grève qu’en temps temps normal ! Lé pas normal, c’est pou casse la mobilisation !" s’insurge le syndicaliste.
Na une augmentation du taux de turnover, des arrêts maladies, de l’absentéisme général, la vie n’est pas belle à l’ASFA, on a des conditions de travail compliquées.
Gabriel Mélade, représentant CGTR
Conditions de travail dégradées
Joëlle Grondin, aide-soignante, fait grève car elle s’inquiète pour la prise en charge des patients. "Quand une personne part en congé, on se retrouve en effectif réduit, ça pose souci parce que la prise en charge est moindre, on n’est pas dans la bienveillance", s'attriste Joëlle Grondin.Brigitte Chane Hime de la CFDT alerte aussi sur les conditions de travail dégradées : "Il y a pas mal de souffrance au travail, il manque des moyens, certains salariés ont vraiment besoin d’être accompagnés".
Autre enjeu de cette grève : les salaires. Gabriel Mélade estime que les employés ne profitent pas du budget de l’association qui s’élèverait pourtant, d’après lui, à plusieurs millions d’euros.
Dialogue social
Les salariés de l’ASFA demandent plus de communication entre personnel et direction.
"Ce matin encore, la direction n’aurait pas eu le temps de nous recevoir", regrettent les grévistes. "C’est une nouvelle direction depuis quelques mois, mais elle connaît bien la situation, explique Gabriel Mélade. Aujourd’hui, on a besoin d’actes concrets, de mettre des accords en place et négocier loyalement", assène-t-il. L’inspection du travail demanderait, selon lui, à la direction à faire des négociations loyales.
Le mouvement de grève pourrait durer car "si la direction continue à dénigrer les représentants du personnel et à rompre le dialogue, on est prêt à forcer le mouvement", prévient Gabriel Mélade.
De son côté, la direction assure ne pas être disponible pour le moment pour répondre aux questions.