En août 2024, les prix à la consommation, sur l'alimentation, accusaient une hausse de 0,1% par rapport au mois de juillet. Mais sur un an, les prix des produits alimentaires ont augmenté de 3,7%, et les consommateurs l'ont bien ressenti.
Regarder le reportage de Réunion La 1ère :
De quoi en faire bondir plus d'un, comme Claude Fougeroux, lanceur d'alerte, ancien conciliateur de justice. Lui s'est notamment intéressé au prix de l'eau en bouteille. Chaque semaine, il achète des packs d'eau, et a observé que ceux qui étaient produits à La Réunion parvenaient à être vendus plus chers que ceux importés ! "C'est parfaitement illogique parce que cette eau n'a pas à subir ni transport ni octroi de mer", peste Claude Fougeroux.
L'eau de La Réunion plus chère que celle de l'Hexagone
Pour lui, impossible de laisser passer ça : le citoyen a décidé d'écrire au préfet, aux députés et aux sénateurs de La Réunion. "L'eau est un produit vital, et c'est la base même d'une santé à peu près équilibrée", justifie le retraité de Trois-Bassins.
Je ne comprends pas le prix des eaux réunionnaises par rapport aux eaux métropolitaines qui subissent taxes et transport. Qu'elles soient parfois deux à trois fois plus cher, ça paraît totalement illogique.
Claude Fougeroux, lanceur d'alerte
3,20 euros le litre d'eau minérale gazeuse
Là où le prix au litre relevé est le plus élevé, c'est sur les bouteilles de 50 cL d'eau minérale naturelle gazeuse d'une marque locale, dénonce Claude Fougeroux. 3,20 euros pour un litre, soit 1,60 euro la petite bouteille d'un demi-litre. "Hors de prix !", fustige-t-il.
Selon ses relevés de prix, il lui est arrivé de retrouver de l'eau de source importée de l'Hexagone à 70 centimes le litre, contre 1,80 euro le litre relevé pour une eau de source locale. "L'eau minérale produite à La Réunion est plus chère que l'essence et le gasoil", se moque-t-il dans le courrier envoyé à différentes instances.
Hausse aussi chez les grossistes
Il n'est pas le seul à avoir constaté un souci au niveau des prix pratiqués à La Réunion. Ce commerçant, qui témoigne anonymement, compare les prix chez les différents grossistes de l'île, et a noté une augmentation générale, et pas seulement sur l'eau. "On est même amenés à regarder les promotions que des supermarchés peuvent faire et chez qui les produits peuvent être moins chers", avoue-t-il.
Conserver les marges
Ainsi, les commerçants sont autant victimes des hausses de prix que les consommateurs finaux, fait-il comprendre.
"Quand on va acheter un produit pour le revendre, automatiquement on va répercuter notre marge sur notre prix d'achat auquel nous on le trouve, justifie-t-il. On est obligés de garder la même marge pour continuer à payer nos charges. D'où vient cette augmentation, on ne sait pas".
Les producteurs d'eau, sollicités, n'ont pas formulé de réponse à nos interrogations sur leurs prix. Une absence de réponse officielle qui reflète une opacité certaine sur la formation des prix, justement dénoncée la semaine dernière par l'Observation des prix, marges, et revenus (OPMR).