En 2024, le ramadan a commencé le lundi 11 mars et dure un mois jusqu'au 9 ou 10 avril prochains. Durant cette période, entre jeune et prière, les musulmans du monde entier se consacrent à ce moment important de leur foi.
C'est un moment où chaque musulman va essayer de renforcer sa foi et essayer de s'améliorer. Le ramadan est un moment de sacrifices. Le musulman apprend à délaisser ce qu'il aime et ce qui peut lui faire du tord. Il va délaisser la nourriture et la boisson durant la journée. Il va aussi délaisser les rapports charnels durant la journée tout le mois du ramadan. Durant ce mois, le musulman va chercher à accroître le nombre de prière qu'il accomplit. D'habitude, on est à 5 prières par jour. Là, il va augmenter et rajouter des prières nocturnes pour vraiment apprendre à donner de son temps pour chercher la satisfaction de son seigneur.
Kévin Plesel, imaminterrogé par Claude Gratien
Au sein de la famille ou encore au travail, ce mois dédié à Dieu s’organise naturellement pour les musulmants pratiquants.
Ce sont ceux qui sont tenus de suivre les cinq piliers qui le pratique. Chez nous, c'est lorsque les enfants arrivent à la puberté et qu'ils passent à l'âge adulte qu'ils le font. Les plus jeunes sont des innocents.
Yzanne Mansour, musulman pratiquantinterrogé par Claude Gratien
Les femmes enceintes ou allaitantes ainsi que les personnes malades ne sont pas tenues de respecter le jeûne.
Pour le travail, on ne se pose même pas la question parce qu'on a l'habitude. Nous ne devons rien boire ni manger de l'apparition de l'aube jusqu'au coucher du soleil. Après tout dépend du travail. Nous n'allons pas nous mentir, cela est différent pour ceux qui travaillent dans des bureaux, par exemple, par rapport à ceux qui travaillent dans le bâtiment ou le béton. Notre seigneur ne nous met jamais en difficulté, tout est possible, tout est aménageable.
Un imam martiniquais auprès des musulmans de l’île
Kévin Plesel, originaire de la commune du Marigot est l’imam de la mosquée située à Morne-des-Esses à Sainte-Marie. Il officie également de plus en plus à la mosquée de Fort-de-France.
Parti dans l’Hexagone pour devenir basketteur alors qu’il était capitaine en sélection de jeunes, il est tombé malade. Il a poursuivi un temps des études de commerce et s’est converti à l’Islam. Il a alors décidé de suivre cet enseignement. Il est parti en Egypte, en Arabie saoudite et a officié dans divers pays musulmans ainsi qu’en France avant de revenir en Martinique il y a trois ans.
Mon rôle est d'aider les fidèles à garder la motivation tout au long de ce mois. Ce n'est pas facile tout le temps de chercher à donner le meilleur de soi-même. Parfois, on peut avoir des moments de faiblesses. Pendant le mois il faut aussi dépenser et donner des aumônes. Parfois l'individu à tendance à penser à lui-même ou à sa propre famille. Nous allons aider les musulmans à penser aux autres. Mon travail est de les aider à se concentrer durant ce mois pour qu'ils effectuent le plus de bonnes actions possible.
Kévin Plesel, imaminterrogé par Claude Gratien
La Martinique compte 3 000 musulmans. Durant cette période, le Centre culturel islamique de la Martinique situé sur la route de Balata à Fort-de-France accueille de nombreux pratiquants.