Le squat du village Saint Pierre de Matoury et ses alentours sous haute surveillance

Une parcelle de 35 hectares à surveiller de près

Des promoteurs immobiliers se lancent dans le gardiennage de 35 hectares à Cogneau-Lamirande. La dernière parcelle inoccupée pour construire 1500 logements. Utilisation de drones et rondes régulières pour sauver l’opération immobilière dans ce secteur squatté par des centaines de familles.

Un petit groupe d’une dizaine de personnes marche sous la pluie au milieu du squat Saint Pierre à Matoury. Ils sont là pour sauver une opération immobilière.

En tête du groupe, Olivier Mantez. C’est l’un des plus importants patrons dans le BTP en Guyane. Sur ce dossier, c’est l’un des promoteurs d’un vaste projet porté par un consortium. La construction de 1500 logements. La parcelle est immense : 60 hectares.

Olivier Mantez, l'un des promoteurs

A ses côtés, arpentant les ruelles du squat, des géomètres, des policiers municipaux et une équipe d’une société de gardiennage. Le squat est immense. La plupart des habitations sont cachées par des murs de tôles. 

Les promoteurs n’abandonnent pas leur projet malgré l’occupation illégale d'une grande partie de ces terrains privés

Les occupations illégales, on va les traiter plus tard. Là, l’urgence, c’est de sécuriser les 35 hectares restants.

Olivier Mantez, président SODIM Guyane

Squat à Cogneau-Lamirande

Une grande partie de cette parcelle est squattée par de nombreuses familles. Plusieurs centaines d'adultes et d'enfants y sont recensés.

Les occupations illégales vont très vite en Guyane. Quelques tôles sur le toit et 4 cloisons sommaires font office d’habitation. Une nuit suffit pour poser un lit.

Squat à Cogneau-Lamirande

Malgré de nouvelles dispositions et adaptations des lois pour la Guyane, démolir et faire évacuer des squatteurs reste une véritable galère. Sans expulsion ni démolition, pas de nouvelle construction possible.

On voit que la loi Elan peut être contournée. A l’intérieur, il y a une femme et un enfant. Le seul aménagement, c’est un transat avec un drap. Et ça suffit pour être considérée comme habitée. Vous voyez, c’est terrible !

Oliver Mantez, président SODIM Guyane

La parcelle à surveiller


Les promoteurs immobiliers passent à l’offensive

Représentants de la préfecture de Guyane, gendarmerie, police aux frontières, police municipale de Matoury sont aussi présents sur le site. Une réunion sur le terrain pour cerner ensemble  la situation et trouver des solutions.

Réunion des partenaires

Les 1500 logements seront érigés sur la parcelle restante de 35 hectares.

Il faut déterminer avec précision le secteur encore non occupé, le sécuriser et le faire garder pour éviter toute nouvelle construction sur les lieux

Il est important de pouvoir récupérer la zone qui reste encore sans habitation. Tous les partenaires sont là pour qu’on puisse faire cette opération. Il faut aller vite. La pression urbanistique est énorme!

Cedric Narayanin, membre du consortium et représentant des propriétaires

Police municipale de Matoury associée à l'opération

La zone va être sous haute surveillance. Utilisation de drones. Ronde régulière d’une équipe de gardiennage. Démolition de toute nouvelle habitation dans le secteur. Garder à tout prix ce terrain vide de toute habitation jusqu’au début des travaux de construction.

Le reportage de Jocelyne Helgoualch et Frédéric Larzabal 

Squat Saint-Pierre : sécuriser un projet de construction de logements.