Le système économique actuel va-t-il se réinventer après la crise ?

Des passants à la rue piétonne de Fort-de-France (Image d'illustration).

Allons-nous vers de nouveaux horizons économiques planétaires, vers un new deal ? Si nous considérons les sommes considérables déjà prévues pour surmonter les effets de la crise sanitaire dans le monde, nous avons de quoi espérer en des jours meilleurs.

Les efforts massifs des États et des pouvoirs publics dans la gestion de la crise signe-t-elle la fin du libéralisme économique ? Si les gouvernements n’étaient pas intervenus pour soutenir les entreprises, garantir les salaires, aider les ménages les plus modestes et préparer la sortie de la pandémie, qu’en serait-il advenu de la planète ?

L'implication des institutions publiques n’est pas universelle

 

De nombreux pays d’Afrique, d’Amérique du sud et d’Asie ne disposent pas des mêmes leviers que les pays riches. Rares sont les gouvernements pouvant se targuer d’être intervenus fortement et directement pour sauvegarder les moyens de production et les banques de leurs pays. Il s’agit essentiellement de l’Occident, de la Chine et du Japon.

Aux États-Unis, le plan Biden de 1 800 milliards d’euros aura des effets positifs sur la croissance mondiale, en Europe et en France, par les exportations qu’il induira, selon l’économiste Xavier Ragot, dans le quotidien Le Monde. La même logique prévaut pour l’Union européenne, qui veut doper l’économique du Vieux continent. Elle emprunte 750 milliards d’euros, décomposé en subventions et en prêts.

Plus de 886 millions d’euros pour la Martinique

 

La France reçoit 60 milliards d’euros et emprunte 40 milliards pour son plan France Relance, une enveloppe de 100 milliards. Sur ce total, les onze collectivités d’Outre-mer vont se partager 1 milliard et demi d’euros. Une somme insuffisante, selon certains, mais conforme à la contribution réelle de l’Outre-mer dans l’économie française, selon le gouvernement.

Ajoutons sa déclinaison locale, l’Accord territorial pour la refondation de la Martinique, élaboré par la préfecture et la Collectivité Territoriale de Martinique. Plus de 886 millions d’euros sont prévus pour, durant ces deux prochaines années, équiper le territoire, adapter la formation professionnelle, améliorer l’insertion sociale des jeunes et moderniser l’appareil productif.

Le capitalisme sera bientôt dépassé ?

 

Que faire de tout cet argent public ou garanti par la puissance publique ? Pourrons-nous mettre à profit cette séquence critique pour imaginer de nouveaux modèles économiques ? La question vaut tant pour notre grande Martinique que pour la planète entière. Le modèle économique dominant, basé sur la production de marchandises et la financiarisation des échanges, ne répond pas aux défis du XXIe siècle.

À savoir changer de cadre de pensée, ou de paradigme, pour orienter l’investissement public vers la protection de l’environnement et la révolution énergétique, la numérisation de l’éducation, l’amélioration des systèmes de santé, entre autres. Les réflexions commencent, ici ou là.

Est-ce à dire que le capitalisme sera bientôt dépassé ? Nous savons, depuis Karl Marx, que ce système économique ne cesse de se réinventer, crise après crise, pour se renforcer à chaque fois. Nous saurons bientôt si ce sera le cas cette fois encore.