Dès le début de l’incendie, Fernand Bakaman était sur le qui-vive. Le président de la radio associative La Voix du fleuve a filmé depuis la rive de Maripasoula les flammes qui ont ravagé plusieurs magasins d’Albina 2, de l’autre côté du Maroni.
Ce mercredi matin, il s’est rendu sur place. Ses clichés donnent un aperçu de l’ampleur du sinistre. « Ce matin, ça fumait encore. Il y avait des poteaux calcinés, on voyait l’impact du brasier, mais il ne faisait plus chaud comme hier. » Au plus fort de l’incendie, le Maripasoulien estime « que les colonnes de feu et de gaz montaient à près de 5 mètres » à vue d’œil.
Hier, tandis que les flammes ravageaient les commerces, des pillages avaient commencé dans les échoppes alentour. Aujourd’hui, la zone est sécurisée et bouclée. Si le poste de police a échappé aux flammes, au moins trois magasins ont été réduits en cendres. « La propriétaire d’un des magasins était là. Elle disait ne pas comprendre, que le feu s’est propagé en cinq minutes ». Il faut dire que dans ce secteur, les échoppes sont accolées les unes aux autres.
Autre facteur expliquant l’intensité du sinistre : les combustibles stockés là. « Un des magasins vendait de la ferronnerie et du matériel de construction, indique Fernand Bakaman. Il avait des bombonnes d’argon pour faire de la soudure. »
Ce mercredi matin, aux abords des magasins brûlés, des personnes rassemblaient les décombres, d’autres réparaient des tuyaux. Plus loin, les autres habitants d’Albina 2 se rapprochaient de la zone calcinée. Si cette fois aucune victime n’est à déplorer, personne n’a oublié l’incendie de 2019. Cette année-là, la nuit de Noël, deux commerçants avaient péri dans les flammes d’un incendie d’une rare violence.