Législatives à Wallis et Futuna : le parfum de la campagne électorale

Le "kahoa kakala" (colliers de fleurs)
A Wallis et Futuna, la saison de campagne électorale va toujours de pair avec le collier de fleurs. C'est l'élément traditionnel et incontournable dans la vie de tous les jours du fenua. En ce moment, entre l'arrivée d'avions, les messes et les meetings qui s'y rajoutent, ça en fait des commandes à honorer ou à décliner, tant la demande est forte.

Lesina, une artisane dans le sud de Wallis n'a plus de répit depuis le début de la campagne électorale. Elle finit un premier collier de mapa (diospyros major), mais il lui reste encore trois autres à confectionner pour un meeting. 

Je fais de tout, je confectionne des colliers de mapa, des colliers de fleurs, tiaré, fruits locaux senteur local, des kahoas kakala. Pour le meeting de ce jour, je dois en faire 10. J'ai du refuser d'autres commandes car je n'ai pas assez de fleurs.

8 à 10 colliers par jour pour cette artisane qui met en vente aussi ses produits au magasin. Les commandes ont explosé depuis ce lundi. Les prix varient entre 1700 et 5000 francs.

Je n'accepte pas les crédits, les clients paient et je donne les colliers. J'ai des retours positifs, les clients me disent que les colliers sont beaux et parfumés. Cela m'encourage à maintenir mon activité.

Le marché des colliers de fleurs explose. Dans un magasin situé dans le sud de Wallis, plus d’une quarantaine de colliers sont mis en vente, beaucoup plus que d’habitude. A 11h, il restait que deux puisque le troisième a été acheté par Sosima, une cliente. 

Je suis venue voir s'il reste encore des colliers. J'en ai besoin pour la messe, et pour les évènements politiques aussi. J'ai trouvé mon bonheur ici et je suis contente. Peu importe, collier de fleur, kahoa kakala ou autres, du moment que j'ai un collier pour la messe aussi.

Une campagne électorale au parfum des colliers de fleurs du fenua. Une aubaine économique pour les artisanes de l’île.

Le reportage de Lotana Moefana et Hakime Ali Saïd.