Veylma Falaeo présidente du Congrès en Nouvelle-Calédonie : "Des tensions interethniques qui risquent d'être attisées" selon le sénateur Mikaele Kulimoetoke

Le sénateur de Wallis-et-Futuna Mikaele Kulimoetoke.
Surprise en Nouvelle-Calédonie. Le Congrès n'est plus présidé par un indépendantiste kanak, mais par une femme d'origine wallisienne et futunienne, Veylma Falaeo, présentée par l'Éveil océanien. Une voix singulière qui ne se réclame d'aucun des deux blocs traditionnels. Une élection qui inquiète en cette période troublée en Nouvelle-Calédonie. Une inquiétude exprimée par le sénateur de Wallis-et-Futuna Mikaele Kulimoetoke.

Jeudi 29 août restera à marquer d'une pierre blanche dans l'histoire politique de la Nouvelle-Calédonie. Ce sont deux premières qui ont eu lieu au Congrès de Nouvelle-Calédonie. Veylma Falaeo devient la première femme à présider cette instance, mais c'est aussi la première membre de la communauté wallisienne et futunienne, très importante en Nouvelle-Calédonie, à accéder à cette fonction.

L'élue de l'Éveil océanien succède dont à Roch Wamytan, indépendantiste kanak qui était le président du Congrès. Ce dernier avait reçu le soutien de tous les élus indépendantiste, mais, après une suspension de séance, tous les non-indépendantistes ont apporté leur soutien à Veylma Falaeo, créant la surprise.

Inquiétude pour la communauté wallisienne et futunienne en Nouvelle-Calédonie

Cette élection s'est tenue dans un contexte particulier pour le Caillou. Avec les fortes tensions sociales, le vote pour les instances du Congrès avait été reporté jusqu'à ce jeudi 29 août. Avec la non-réélection de Roch Wamytan, certains s'inquiètent d'un regain de tensions dans l'archipel. La nouvelle présidente du Congrès a d’ailleurs tout de suite montré sa volonté d'apaisement dans la situation actuelle : "Je pense qu'on est au début d'une nouvelle ère, celle de la voie médiane. Mais ce qui compte, c'est que le consensus s'installe."

Pour autant, la situation inquiète jusqu'au fenua, notamment le sénateur du territoire, Mikaele Kulimoetoke. "Aujourd'hui, la situation est différente, elle est délicate pour notre communauté wallisienne et futunienne. J'espère qu'il y aura une certaine bienveillance et vigilance quant au risque de tensions interethniques qui risquent d'être attisées avec la présidence de Veylma Falaeo."

Il y a une chose à comprendre pour la communauté wallisienne et futunienne, le peuple premier de la Nouvelle-Calédonie, ce sont les Kanak. Il y a ce respect océanien à tenir entre celui qui reçoit et celui qui est reçu.

Mikaele Kulimoetoke, sénateur de Wallis-et-Futuna

Un jeu politique

"Je respecte les alliances politiques. La politique est un jeu jamais prédéfini, les surprises ne manquent pas", affirme Mikaele Kulimoetoke, avant d'ajouter : "Hier, l'Éveil océanien était plus ou moins en soutien du FLNKS pour mettre Roch Wamytan à la présidence du Congrès et Louis Mapou au gouvernement avec notre cher Vaium'a Muliava, ça, c'est un jeu politique".

Je ne vais pas être négatif, il y a toujours à craindre. Le 24 septembre préconise une mobilisation de la communauté kanak et des tensions pour la Nouvelle-Calédonie et sa population. J'espère que d'ici là, la nouvelle présidente du Congrès aura mis en place des mesures avec les groupes politiques qui la soutienne et l'État aussi pour garder un apaisement général.

Mikaele Kulimoetoke, sénateur de Wallis-et-Futuna

Aujourd'hui, les cartes sont totalement rebattues avec l'élection de Veylma Falaeo à la tête du Congrès grâce au soutien des loyalistes. "Il y a des intérêts supérieurs, communautaires à préserver et des tensions interethniques à éviter. J'espère que tout cela a été pris en compte par ces alliances politiques nouvelles", questionne le sénateur de Wallis-et-Futuna. Une situation politique et sociale qui sera à suivre de près en Nouvelle-Calédonie.

L'interview complète du sénateur Mikaele Kulimoetoke :

©Wallis