Les apiculteurs ne veulent plus brûler leurs ruches pour lutter contre le coléoptère

Les ruches sont menacées par le petit coléoptère
Les apiculteurs sont contraints de tuer leurs abeilles, dès que l'une de leurs ruches est contaminée par le petit coléoptère. Lors d'une réunion dans le Sud de l'île ce vendredi, ils ont demandé l’arrêt systématique de brûlage des ruches.

Les larmes dans la voix, Jean-Noël, apiculteur à Saint-Philippe, évoque la perte de ses abeilles. Ses 45 ruches ont été brûlées par mesure de précaution. La faute à un insecte présent dans l’une de ses ruches : le petit coléoptère. Visible depuis peu sur le sol réunionnais, il provoque de gros dégâts. Ce vendredi 15 juillet, plusieurs producteurs de miel péi se sont réunis à Saint-Philippe pour évoquer la stratégie mise en place pour faire face à cet insecte ravageur des colonies d'abeilles.

        

Arrêter le brûlage des ruches

Lorsque le petit coléoptère est détecté, les ruches concernées sont obligatoirement brulées pour éviter sa prolifération. Depuis la présence de sa confirmation dans l'île, 122 ruches ont été brûlées. "Nous demandons à l'Etat d'arrêter le brûlage des ruches, défend François Payet, le président du syndicat des apiculteurs de la Réunion. La situation n'est plus maitrisée, il est donc inutile de brûler. »

L'insecte va être difficile à être éradiquer, maintenant qu'il est entré sur le territoire.

François Payet, président du syndicat des apiculteurs de la Réunion

Qui est le petit coléoptère des ruches ?

Le petit coléoptère de la ruche est un parasite d'Afrique du Sud. Il vit dans la ruche aux stades larvaire et adulte. Les adultes se nourrissent ​​​de pollen, de miel et d'oeufs d'abeilles. Les femelles pondent des oeufs qu'elles déposent dans la ruche et les larves s'y développent, ce qui amène à la destruction complète de la ruche et de la récolte de miel.

     

Plusieurs ruchers infestés

Le 5 juillet dernier, les services de l’État avaient été informés d’une suspicion de présence d’un ravageur des colonies d’abeilles dans un rucher du sud. Suite aux prélèvements réalisés, la présence du petit coléoptère est confirmée dès le lendemain. Depuis, d'autres analyses sont venues confirmer sa présence dans d'autres ruchers, tous situés dans le sud de l’île pour le moment.

Regardez le reportage de Réunion la 1ère :

Saint Philippe : comment lutter contre le coléoptère dans le rucher ?

       

Mesures de restrictions des mouvements

Toute la filière apicole s’est donc réunie ce vendredi à l’initiative de la ville de Saint-Philippe. Les apiculteurs s’interrogent sur le bien-fondé de la règlementation imposée par un arrêté préfectoral, inconcevable aux yeux des apiculteurs.

Une zone de protection et une zone de surveillance ont été définies autour des nouveaux ruchers infestés. Comme pour le premier rucher, des mesures de police sanitaire sont appliquées, à savoir l’interdiction stricte de déplacement des ruches et du matériel apicole en provenance, à destination et à l’intérieur des zones concernées.

      

Quelles démarches si votre rucher est concerné ?

Tout apiculteur, professionnel ou amateur, constatant ou suspectant la présence du ravageur Aethina tumida doit informer immédiatement :

- le vétérinaire chargé du suivi de son rucher ou

- les services de la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF) par courriel : (alimentation.daaf974@agriculture.gouv.fr) ou par téléphone (02 62 30 89 89 en semaine, 02 62 40 77 77 le soir et le week-end).