Les baleines boudent les eaux réunionnaises cette saison

La saison des baleines s’annonce morose à La Réunion. Une tendance également observée dans d’autres îles de l’Océan indien. Pour l'heure, difficile d'expliquer, avec certitude, ce phénomène.

Chaque année, elles attirent les amateurs de faune marine et font, par conséquent, les affaires des professionnels de l’excusion nautique. Mais, cette saison, les baleines se font rares dans les eaux réunionnaises.

Entre 10 et 15 spécimens seulement ont été observés jusqu’ici. Le constat est donc sans appel pour Jean-Marc Gancille, de l'Association Globice Réunion : "La saison est vraiment catastrophique. Cette année, les baleines à bosse ont choisi de ne pas venir ou d’aller ailleurs".

Des baleines moins nombreuses dans la zone

Depuis la côte Est de l’Afrique Australe, à Mayotte, à l’ile Maurice et à Madagascar, un vaste réseau d’observateurs suivent de très près la migration des baleines.

"Les baleines sont, à peu près, absentes partout, en tout cas, bien moins nombreuses dans les sites de reproduction habituelle. Ça ne veut pas dire qu’elles sont absentes de la zone dans les iles éparses et au sud de Madagascar, explique Jean-Marc Gancille, de l'Association Globice Réunion. Un de mes collègues scientifiques a observé 200 baleines en deux jours".

Un mystère

Difficile, pour l'heure, de comprendre leur très faible affluence cet hiver. "Encore beaucoup de mystères, ajoute-t-il. On a des hypothèses, l’abondance de la nourriture dont disposent les baleines en Antarctique qui leur donne l’énergie suffisante pour entreprendre de très longues migrations".

Ce qu’on avait pu mettre à jour jusqu’à présent, c’était un lien entre le fait qu’il y ait moins de nourritures certaines années et leur capacité moindre à migrer justement vers les zones tropicales à ce moment-là. Cela semble avéré. Cette année, il y a, peut-être, d’autres paramètres qui ont joué. 

Jean-Marc Gancille, de l'Association Globice Réunion

 

Les differents travaux d’observation des baleines (photos et enregistrements sonores) effectués dans leurs zones de migration vont se poursuivre pour permettre, peut-être, de percer le mystère de leur migration dans notre région.