Les fonctionnaires d'État en Polynésie réclament les mêmes droits que dans l'Hexagone

Mobilisation UNSA réforme des retraites, 11 février 2023.
L'ITR, l'indemnité temporaire de retraite, des fonctionnaires d'état sera supprimée définitivement en 2028. Depuis 2008, l'Etat a décidé d'y mettre fin de manière progressive. En échange, il propose, depuis avril 2023, un dispositif compensatoire : la CVR - la cotisation volontaire de retraite. Pour les fonctionnaires d'Etat, le compte n'y est pas.

Il y a moins d'une semaine, le jeudi 27 juin, ils étaient encore mobilisés devant le haut-commissariat. Depuis 2023, les fonctionnaires d'État de Polynésie française contestent fermement le nouveau dispositif de retraites choisi par l'État. Pas question pour eux, affirment-ils, d'accepter des pensions de retraite indécentes. Et surtout, de voir leurs homologues de l'Hexagone percevoir 75% de leur salaire à la retraite quand eux, les Polynésiens, devront se contenter de 40 %. 

Tiarama Lehartel est contrôleur aérien au centre de contrôle de Tahiti Faa'a. Elle s'exprime en tant que  représentante syndicale sur l'aviation civile pour le syndicat Usac - CGT. "À la retraite, je maintiendrais moins que la moitié de mon salaire. Ce n’est pas acceptable, parce qu'en plus, le système de retraite des fonctionnaires prévoit qu'on tire une pension en rapport avec la dignité de notre fonction. Elle où la dignité à continuer à percevoir 40% ? Alors qu'on sait en plus qu'ici, la vie est beaucoup plus chère." déclare-t-elle amère. 

Les fonctionnaires d'État sont plus de 10 000 en Polynésie française (douaniers, gendarmes, enseignants, etc.). À l'origine de leur mécontentement : la fin annoncée de l'ITR (indemnité temporaire de retraite) programmée dans quatre ans par l'État. Mais surtout le remplacement de cet ITR, cette indexation sur leur retraite, par la CVR, la cotisation volontaire de retraite. Des décisions prises à Paris, sans véritable concertation, comme l'affirme Johan Tehihipo, secrétaire territorial Alliance Police nationale CFE CGC : "Ce qu'on déplore, c'est justement la manière dont ça a été décidé, le 49-3. Donc pour faire simple, ça nous a été imposé tout simplement. Et c'est ce qu'on déplore aujourd'hui. Donc, malgré la contestation d'une majorité des confédérations syndicales, ça a été quand même validé. Donc aujourd’hui, nous, on le perçoit comme un manque de considération par rapport à notre statut, à nos personnes aussi."

Après avoir rédigé une pétition, organisé des manifestations, fait grève et écrit aux ministères, les fonctionnaires d'État n'excluent pas de nouvelles actions pour se faire entendre. Ils espèrent surtout trouver des porte-voix parmi les nouveaux députés qui siégeront prochainement à l'Assemblée Nationale.