Depuis la semaine dernière, de nombreuses coupures d’eau sont constatées dans des quartiers de Saint-Paul avec une aggravation sensible de la situation depuis hier, mercredi 15 septembre, dans le secteur de Savannah Saint-Paul, l'Eperon, Plateau Caillou et Saint-Gilles-les-Bains.
Des coupures intempestives dénoncées par la Créole
Des coupures dues à des actes de malveillance selon Sébastien Guyon, Président du directoire de la Créole, qui regrette que "des individus mal intentionnés, mal faisant ont choisi, délibérément, de couper des vannes, de dérégler des réducteurs de pression entrainant de la casse et des coupures d’eau chez les habitants essentiellement saint-paulois pour le moment." "C’est inacceptable, s’insurge-t-il, que ces individus privent ainsi ces habitants de ce droit fondamental".
Les maires du TCO demandent le retour à la normale au plus vite
Même tonalité du côté des élus du secteur. Dans un communiqué, "les maires du TCO dénoncent et condamnent fermement la tournure des événements et les derniers agissements des grévistes".
Ils rappellent que ces actes de coupures et de réductions de pression des vannes des réservoirs font suite à la sequestration mardi 14 septembre du Président et du Directeur par intérim de La Créole.
Ils appellent à un "retour à un fonctionnement normal dans les plus brefs délais, et ce, dans l'intérêt des usagers."
Y aurait-il un lien entre ces coupures et la grève ?
Ces coupures ont-elles un lien avec la grève à la Créole ? Réponse catégorique des grévistes par la voix de Jacques Boulevard, Chef de service distribution. Ces coupures ne seraient pas du tout de leur fait.
"Ça ne peut pas venir des gens qui sont en grève en ce moment. Ça ne peut venir que des gens qui sont sur le réseau qui sont en train de travailler sur le réseau et qui ne sont pas aptes à le faire parce qu’ils ne font pas partie du service distribution. Ils ne connaissent pas le réseau. Ils sont en train de manœuvrer les vannes à tout va, ils balancent des pressions pas possible sur le réseau ça casse à tout va, ils ne peuvent plus faire des réparations. C’est pour cela que les abonnés se retrouvent maintenant sans eau."
La créole n’accuse personne, elle est prête à signer la sortie de crise
Le Président du Directoire n’établit pas de lien entre ces coupures et les grévistes. "Je ne sais pas qui commet ces actes. Une plainte a été déposée. La justice mènera son enquête. Je n’accuse personne".
D’autant plus que la sortie de crise n’a jamais été aussi proche : "Nous avons apporté des propositions très fortes dès le début. Aujourd’hui, la délégation syndicale, la direction et la présidence du conseil d’administration que je représente, nous sommes d’accord. Tous les points de revendication sont satisfaits".
Ce sont le paiement des jours de grève qui bloquerait : "Après 18 jours de grève les 110.000 usagers de Saint-Paul et Trois-Bassins ne comprendraient pas que 100% de ces grèves soient payés aux grévistes. Il faut un juste milieu. La grève est un droit qui implique comme conséquence le non-paiement de son salaire".
"Nous proposons un juste milieu qui me semble raisonnable et équitable. Le paiement de 12 jours de grève sur 18. Et on va même plus loin, on propose que cette retenue soit étalée dans le temps. Concrètement, les agents se verraient retenir un jour de salaire par mois sur les six prochains mois."
"Pour l'heure, pas encore d'accord conclu. Les discussions sont toujours en cours concernant la question du paiement des jours de grève. Aucune perturbation n'est à noter actuellement sur le réseau."
Les raisons de la grève
Les salariés craignent une "remise en cause de leur statut et de leur acquis sociaux". Ces craintes sont nées suite à une délibération du TCO, à propos d’un rapport d’audit dont la régie à fait l’objet. Ce rapport pointe du doigt des "dysfonctionnements au sein de l'établissement public". Dans la foulée, son directeur, qui est salarié de La Créole, a été mis à pied.
Sur les 170 salariés de La Créole, plus d’une centaine sont en grève. Après une trêve durant le mois d’aout, suite à une première grève en juillet, la CGTR Eaux a appelé à nouveau à cesser le travail pour une durée indéterminée, depuis le lundi 6 septembre.