Une réunion s'est déroulée ce samedi 15 juin à Chiconi entre les pêcheurs du sud et du centre. Ils tenaient à évoquer entre eux leur situation, affirmant que l'intégralité de leurs embarcations ne peut être utilisée pour leur activité. Des pirogues et des barques qui ne respectent pas la réglementation en matière de pêche professionnelle.
"On s'est réuni pour savoir comment on va vivre, comment on va faire. Même pour faire de petites pêches en laka, pour satisfaire la population, on ne peut plus", explique Youssouf Hadumari, le responsable des pêcheurs du sud. "On réfléchit à ce qu'on peut faire auprès de la direction des affaires maritimes, c'est le principal acteur." Les pêcheurs envisagent également de manifester pour dénoncer cette situation.
Des aides européennes difficiles d'accès
"J'ai mon bateau depuis 2019, je n'ai jamais pu le mettre à l'eau car nous ne rentrons pas dans la charte européenne", racontait-il la semaine précédente. "Il paraît qu'ils ont envie de renouveler la flotte à Mayotte, j'ai envoyé une lettre aux affaires maritimes pour qu'ils réunissent toutes les structures, tous les corps en mer, et les pêcheurs." Il a déjà rencontré à ce sujet la ministre déléguée aux Outre-mer, pour discuter de l'aide minimis permettant de financer l'acquisition d'un bateau. "Et alors ? On ne sait toujours pas où on en est avec ça", balaye le pêcheur.
"Ceux qui pêchent au large, sont des étrangers. Il y a six bateaux qui viennent des Seychelles immatriculés à Mayotte. Là-dedans, il n'y a aucun Mahorais. Il a six bateaux de Corée et de Chine qui travaillent sur notre zone", affirme Youssouf Hadumari. "Je suis en colère contre l'État et contre l'Europe, c'est comme dire à quelqu'un de se déshabiller car ses habits ne sont pas beaux."