Les retraités devant la préfecture de Saint-Denis pour réclamer la revalorisation de leurs pensions

Mobilisation des retraités devant la préfecture le 25 mars 2024
Quelques retraités se sont mobilisés devant la préfecture à Saint-Denis ce matin, pour réclamer une revalorisation de leurs pensions, à hauteur de l'inflation. Une mobilisation à laquelle les retraités ont répondu partout en France ce mardi 26 mars 2024.

Ce mardi 26 mars 2024, ils étaient une vingtaine de retraités devant la préfecture de Saint-Denis. Peu nombreux, mais en colère face au montant de leur pension, qui n'a pas été revalorisée à la hauteur de l'inflation.

Rendez-vous a été donné à 9h30, suite à l'appel à la mobilisation nationale lancé par l'intersyndicale. Au-delà d'une revalorisation des pensions à +10%, elle réclame aussi un meilleur accès aux soins, ce dernier étant limité par leurs faibles moyens financiers. L'intersyndicale souhaite une prise en charge à 100% des soins médicaux par la Sécurité sociale. 

"Une charge trop lourde pour l'Etat" 

Michel Zerwetz, secrétaire départemental de la Fédération générale de la Fonction publique, était dans les jardins face à la préfecture ce mardi. Pour lui, l'Etat souhaite réaliser des économies, mais sur le dos des chômeurs et des retraités. 

"Si à l'avenir on nous considère comme une charge trop lourde pour le budget de l'Etat, on a tout lieu d'être inquiets. D'autant plus qu'ici à La Réunion, on ne peut pas dire que les retraités soient particulièrement favorisés. Il y a pas mal de retraités en grande difficulté. Alors on a tenu à manifester symboliquement et aller voir la préfecture pour lui faire part de nos inquiétudes"

Michel Zerwetz, secrétaire départemental de la Fédération générale de la Fonction publique

Des retraités qui doivent se serrer la ceinture

"Tout augmente", regrette-t-il. Pour les retraités aux plus faibles revenus, l'alimentation, la charge des loyers, pèsent lourdement sur le budget. "A tel point qu'un certain nombre se prive déjà depuis longtemps de sorties, d'activités culturelles, et même de soins", fait valoir Michel Zerwetz. 

"Il se dit que les retraités sont des nantis parce qu'ils ont des revenus, tous confondus, qui seraient supérieurs à la moyenne des actifs, ce qui est assez faux. Et il se dit que c'est une charge sans qu'il y ait de contribution alors que c'est tout à fait faux. Les études montrent que les retraités participent très activement à la vie sociale" 

Michel Zerwetz, secrétaire départemental de la Fédération générale de la Fonction publique

Les précisions de Michel Zerwetz sur Réunion La 1ère :

Grève des retraités : interview de Michel Zérwetz de la Fédération générale de la Fonction Publique

+5,3% de revalorisation le 1er janvier dernier

Le 1er janvier dernier, les retraites ont été revalorisées à +5,3%. Insuffisant, selon l'intersyndicale, mais aussi selon les bénéficiaires eux-mêmes qui peinent à joindre les deux bouts chaque mois. 

"Il y a de quoi être en colère"

"Vous touchiez 2 000 euros net par mois, et vous vous retrouvez avec 800 euros par mois, j'exagère un peu, mais au niveau du loyer, des courses, il faut réfléchir. On ne dépense pas à tort et à travers et on sait qu'il faut économiser, parce qu'on ne sait pas de quoi demain est fait", s'exprime Dominique, toute jeune retraitée depuis quelques mois. 

Cette Sainte-Marienne après toute une carrière dans la petite enfance, bénéficie de sa retraite à taux plein. Malgré la revalorisation de +5,3%, ce n'est pas suffisant estime-t-elle. "Si après avoir travaillé au-dessus de 64 ans on se retrouve avec une retraite minable, il y a de quoi être en colère. Ceux qui touchent pas mal d'aides sociales donnent l'impression de mieux vivre que nous", ajoute Dominique. 

"Des factures, le loyer, et aucune aide"

Gilbert, lui aussi, exprime ses difficultés, entre "la prise en charge des coûts médicamenteux, l'augmentation des mutuelles de retraite, et le coût de la vie qui augmente depuis quelques années".

Pour Arsène, 700 euros de retraite, c'est un bien maigre revenu qui couvre tout juste le loyer et à manger. 

Marlène elle, perçoit une retraite à "1 200 euros et des poussières". "Mais il y a des factures, le loyer, et aucune aide. Heureusement j'ai mon fils qui m'aide", souffle-t-elle. 

Le PLR exprime son soutien aux retraités

Le parti Pour La Réunion (PLR) a exprimé son soutien, dans un communiqué, au mouvement des retraités. Il dénonce les pensions "les plus faibles de toutes les régions françaises" perçues par les retraités réunionnais.

Les Réunionnais sont 5,5 fois plus nombreux à bénéficier du minimum vieillesse ou "ASPA", que les métropolitains. 

Les agriculteurs eux, font partie des plus mal lotis, avec, selon le PLR, "moins de 262 euros par mois"

"Le PLR s’insurge face à cette situation et soutient les associations de retraités qui réclament une revalorisation immédiate des pensions : aucun retraité ne devrait percevoir une pension inférieure au SMIC".

Pour La Réunion (PLR)