Longoni, le naufrage du mariage entre la politique et l’économie

Le conflit entre Mayotte Channel Gateway et la SMART à propos du marché de la manutention au port de Longoni s’est déplacé sur le terrain politique. Soibahadine Ibrahim a quitté son calme légendaire sous la pression des "femmes leader"
La crise de crédibilité qui frappe la classe politique n’épargne pas Mayotte. Elle se traduit ici par la multiplication des partis politiques ces dernières années, par exemple.
Mais, là où au niveau national les critiques portent sur le manque d’imagination par rapport aux nouveaux défis économiques et sociaux auxquels le pays est confronté, les repères dogmatiques entre la droite et la gauche bougent ; A Mayotte on est encore aux suspicions de corruption et aux montages financiers hasardeux.
Une des "femmes leader" qui ont occupé le conseil départemental lundi dernier pour soutenir les employés de la SMART a lâché une petite bombe : « La société mahoraise est mise en danger par la corruption »
Mais ce sont les prises de position de l’ancien président du conseil général Daniel Zaidani et celles du président du conseil départemental lundi après avoir reçu la visite des "femmes leader" qui vont faire mal.
C’est la crédibilité de l’exécutif du département qui est en jeu. Une délégation de service public ne peut avoir été accordée sans garantie, ni respect de la loi. Dans un dossier de cette envergure, le contrôle de légalité en amont comme en aval est strict. Et entendre le président Soibahadine Ibrahim Ramadani dire que Manuport, qui a traité un bateau sous la protection des forces de l'ordre vendredi dernier n'avait pas d'agrément est étonnant. 
 
Mayotte est emmenée à traiter avec de grandes entreprises, pour le marché de l’eau, de l’électricité, gestion de l’aérogare et sûrement d’autres à venir. Et dans ce genre de marché,  les réputations se font très vite et durent longtemps. Et ce qui est entrain de se passer sous les yeux du monde entier est préjudiciable pour l’image du département.