Lutte contre la dengue : irradier les moustiques pour les rendre stériles

A gauche l'aedes aegypti responsable de la dengue au Brésil et à droite l'aedes albopictus, responsable de la dengue et du chikungunya à La Réunion.
L’Institut de recherche pour le développement (IRD) et le Centre de recherche sur les maladies émergentes dans l’océan Indien (CRVOI) présentent une alternative pour lutter contre les maladies transmises par les moustiques. Il s'agit de stériliser les insectes par irradiation...
Utilisés depuis 2006, les techniques traditionnelles de lutte anti-vectorielle menées contre les moustiques à La Réunion montrent de plus en plus leurs limites selon l’IRD et le CRVOI.
Après quelques années de recherche, ces deux organismes dévoilent une nouvelle technique de lutte : La TIS (Technique de l’Insecte Stérile) pour lutter plus contre les maladies infectieuses transmises par les moustiques, notamment la dengue et le chikungunya qui a sévi à La Réunion entre le début de l'année 2005 et le milieu de l'année 2006. 

Cette technique se réalise en 4 étapes :
  •  l’élevage en masse pour produire des centaines de milliers de moustiques en laboratoire ;
  • le sexage pour séparer mâles et femelles (puisque ce sont les femelles qui piquent, seuls les mâles seront lâchés) ;
  •  la stérilisation par irradiation aux rayons gamma (qui préserve la vigueur et la performance sexuelle des mâles) ;
  • le lâcher des mâles stériles, en quantité 5 à 10 fois supérieure à celles des mâles sauvages
Cette nouvelle technique se dit être plus respectueuse des écosystèmes et de la biodiversité puisqu’elle est uniquement ciblée sur l’Aedes albopictus, vecteur de la dengue et du chikungunya, sans risque d’impacter les autres espèces d’insectes ou d’autres animaux.  
Elle devrait également permettre à terme de faire reculer l’utilisation des insecticides et donc limiter les effets de ces produits (effets non intentionnels sur la faune, pollution, développement des résistances…).
Cette technique de stérilisation par irradiation s’applique uniquement sur les moustiques exposés en laboratoire. Ce caractère de stérilité serait sans donc risque pour les autres types de moustique. 

En images avec le reportage de Thierry Chenayer.