La semaine dernière, Marc avait découvert une quinzaine de pieds manquants dans son exploitation de taro. Mardi 08 octobre, il se réveille à nouveau avec son fa'a'apu détérioré : cette fois, le voleur est reparti avec 80% de sa plantation arrivée maturité. L'agriculteur est dépité. Il devait récolter son taro dans un mois. "Quand ça s'approche de la récolte, tu es content. Il a été plus rapide que moi" témoigne Marc Faua.
Il constate les dommages, tenant dans ses mains les pieds arrachés. Marc a pourtant travaillé dur pour en arriver là. En 2021, il reprend l'exploitation de son beau-père tombé gravement malade. Sans connaissance dans le domaine, il parvient à entretenir la plantation et se faire un complément de revenu. Sa tarodière est essentiellement composée de "veo" et un peu de taro "manaura." Marc est aujourd'hui le seul à posséder un champ de taro aussi étendu à Mahaena. "Ce n'était pas facile, je n'avais pas de connaissances. J'ai appris tout seul, sur le tas" relate-t-il.
Il a d'abord soupçonné les jeunes du coin. Mais il semblerait que son voleur soit un des ses "amis", avec qui il aimait faire la bringue et qu'il croisait de temps en temps à l'église. Les témoignages concordent... Pour autant, Marc Faua n'est pas dans une logique de vengeance. Il a porté plainte et veut "laisser la justice faire son travail. (...) Il ne faut pas que ça aille plus loin."
L'agriculture a perdu 80 kilos de taro après ce second vol. Ses pertes tournent autour de 80 000 Fcfp au total. "S'il avait vraiment besoin de cet argent, il fallait planter. (...) Si tu vois que tu peux gagner quelque chose avec le fa'a'apu, fais le."
Son voleur était-il attiré par l'appât du gain ? Si les vols de vanille — plutôt lucratifs — sont fréquents en Polynésie, ce vol de taro étonne...