Malaise et effervescence sociale au sein de deux institutions culturelles de la CTM

Le Pavillon Bougenot (à gauche) et le musée de la Pagerie (à droite).
D'un côté, le musée de la Pagerie aux Trois Îlets dysfonctionne sérieusement depuis plusieurs semaines. De l'autre, le Pavillon Bougenot, au centre-ville de Fort-de-France, voit un personnel inquiet de l’annonce, selon certaines sources internes, très soudaine et brutale, de la décision de les faire déménager du site. D’après un responsable syndical, ces deux cas sont emblématiques d’une fâcheuse absence de dialogue syndical.

Le musée habitation de la Pagerie a vu une partie de ses cadres se mettre en congés maladie simultanément. Le site n’a pu ainsi dérouler, comme prévu, son programme des commémorations du mois de mai dernier.

Des situations de souffrance au travail

Il semble qu’un différend d’ordre professionnel oppose la direction générale de la Culture à la Collectivité Territoriale de Martinique et la directrice du musée de la Pagerie. Cette dernière avait approfondi la nouvelle muséographie soutenue, il y a plusieurs années, par l’historienne Marie Hélène Léotin, alors qu’elle était élue territoriale déléguée à la culture et au patrimoine.

Il s'agissait de mettre davantage en avant le passé de l’habitation sucrière avec ses ouvriers esclavagisés à côté du personnage emblématique de l’impératrice Joséphine.

Le Musée de la Pagerie

 L’actuelle directrice de la Culture à la CTM, nommée à l’arrivée de Serge Letchimy à la présidence du Conseil exécutif et qui dit-on lui prête des oreilles très attentives, et son adjointe, ont-elles indiqué qu’il faille changer de voie ? La place de la directrice du musée de la Pagerie serait très convoitée, nous dit-on. Au point de rendre très mal à l’aise la direction ?

Autant de questions qui se posent. Alors même que l’établissement a été plus souvent fermé qu’ouvert ces dernières semaines.

Radio Martinique a commencé en ces lieux

Au centre-ville de Fort-de-France, le Pavillon Bougenot vient d'être mis aux normes actuelles de sécurité et les murs ont une peinture flambant neuve. Sur ce site se trouvent entre autres, un centre de ressources de la presse et un service de lecture auprès des personnes en situation de handicap.

Une grande partie de la quinzaine d’employés, dont certains travaillent sur place depuis bien longtemps, n’a toujours pas digéré la soudaine annonce verbale de leur directeur. En l'occurrence, qu’il leur faudra déménager impérativement au 1er août 2023, mais sans préciser où iraient les services. 

L'annonce suscite une certaine effervescence. Est-ce le prélude d'une protestation plus aiguë ? Quoi qu’il en soit, pour Christian Miahle, secrétaire général du syndicat FA (Fédération Autonome) Territoriale, ce sont là des situations de souffrance au travail.

La Collectivité Térritoriale de la Martinique n’a pas répondu à notre sollicitation à ce sujet.

L'affaire est à suivre…