Les marchés des communes rouvrent progressivement et avec prudence

Le "marché à Man Réau", à Pointe-à-Pitre, rouvre à partir du 15 mai, mais pas dans les conditions dans lesquelles il fonctionnait avant la crise sanitaire...
Restés fermés, pour la plupart, pendant tout le confinement, les marchés des communes rouvrent très progressivement. L’enjeu est économique, mais aussi sanitaire. Parmi les premiers à reprendre du service en Guadeloupe : Man Réau à Pointe-à-Pitre ou le petit marché du bourg du Moule. 
La mesure était très attendue, à la fois par les agriculteurs, agrotransformateurs, mais aussi par les consommateurs… Depuis le 11 mai, tous les marchés, de plein air ou couverts, sont de nouveau autorisés à fonctionner, à condition qu’y soient respectées les règles de distanciation physique et les gestes barrières, afin de protéger vendeurs et clients contre les risques de contamination au COVID-19. 
 

Respecter les règles sanitaires

Et cette responsabilité revient aux communes. Désormais, elles n’ont plus besoin, pour ouvrir ces espaces de vente, d’obtenir une dérogation préfectorale, comme cela était le cas depuis le 23 mars. Mais si les consignes de sécurité sanitaire ne sont pas strictement appliquées, le représentant de l’Etat peut décider de fermer sans délai les marchés où seraient constatés de tels manquements. Le préfet de la Guadeloupe l’a rappelé, dans une lettre envoyée lundi par mail à tous les maires de l’archipel.
Philippe Gustin invite les édiles à solliciter l’appui de la Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt, mandatée pour les conseiller et les accompagner dans la réorganisation de ces marchés. La DAAF a ainsi adressé le 4 mai à chaque mairie un courrier sur les consignes à suivre avant toute ouverture.
 

Les dérogations servent de guide

Les communes doivent ainsi fournir à l’administration la liste des marchés alimentaires qui se tenaient sur leur territoire avant le confinement (avec jours et horaires d’ouverture) ; décrire pour chacun les modalités de fonctionnement prévues aujourd’hui ; et enfin s’engager formellement sur la présence de leur police municipale, afin de vérifier la bonne application de ces dispositions. 
Pour décider des mesures à mettre en place, les maires peuvent se baser sur le guide méthodologique ayant servi à accorder à certaines communes une autorisation dérogatoire pendant le confinement. Y sont décrits tous les détails sur l’organisation géographique des marchés (régulation des flux, sens de circulation, espacement entre étals, disposition des barrières…), sur le mode de vente des denrées ou encore sur les contrôles.
 

Le « marché à Man Réau » rouvre, après 8 semaines d’absence


Depuis plusieurs jours, les municipalités multiplient les réunions avec les services techniques, policiers municipaux et représentants des agriculteurs et autres marchands, afin de définir les conditions concrètes d’éventuelles réouvertures, qui relèvent parfois du casse-tête. La prudence est de mise. 
A Pointe-à-Pitre, la mairie avait pris dès le 20 mars (avant, donc, la mesure nationale d’interdiction de ces espaces de vente), un arrêté suspendant tous les marchés installés sur son territoire. Aujourd’hui, elle a décidé de les rouvrir par étapes, en commençant par le plus emblématique : le « marché à Man Réau », dans le quartier de Saint-Jules. Il rouvre dès ce vendredi 15 mai, ainsi que le lendemain, mais avec une nouvelle disposition géographique, et deux fois moins de marchands.
Cette réouverture aura valeur de test pour les quatre autres marchés de la ville. Le maire de Pointe-à-Pitre, Josiane Gatibelza, explique ces modalités :
 

Réouverture progressive des marchés de Pointe-à-Pitre

« Nous allons utiliser l’expérience de Man Réau comme premier test, pour voir comment rouvrir les autres marchés de la ville » Josiane Gatibelza, maire de Pointe-à-Pitre

Au Moule, seul le petit marché du bourg rouvre


Une autre grosse attente concerne la ville du Moule, où se tenait le mercredi le plus gros marché de la Grande-Terre. Installé sur le boulevard du Général De Gaulle, ce marché très populaire (et primé récemment lors d’un concours national) regroupait chaque semaine 120 à 130 vendeurs (et notamment des agriculteurs et agrotransformateurs venus y compris de la Basse-Terre, mais aussi des artisans) et attirait environ 3 000 personnes visiteurs (notamment des touristes). 
La municipalité et ses partenaires travaillent sur une éventuelle réouverture, avec à la fois une extension dans l’espace et une réduction du nombre de stands. Mais une chose est sûre : ce grand marché du mercredi au Moule ne rouvrira pas avant le mois de juin. En revanche, le petit marché du bourg reprendra du service dès ce samedi 16 mai, afin de soulager les agriculteurs de la commune. Gabrielle Louis-Carabin, le maire du Moule, s’explique sur les choix de la municipalité :

Gabrielle Louis-Carabin

« Le petit marché du bourg du Moule s’adresse en premier lieu aux producteurs de la commune »


A Sainte-Anne, le marché nocturne de Valette pourrait reprendre ce jeudi 14 mai et les marchands ambulants du boulevard de la plage lundi 18. Il faudra encore attendre en revanche pour le marché du vendredi soir au Gosier. L’arrêté de suspension, pris en mars, est toujours en vigueur… A Lamentin, où la commune avait tenté en vain d’obtenir une dérogation préfectorale, pour une formule en drive pendant le confinement, le « Festi Marché » pourrait redémarrer le dernier vendredi de ce mois, le 29 mai…
 
Le marché drive de Petit-Canal, en place depuis le 8 avril, continue de fonctionner les mercredis et samedis








 
Les marchés « dérogatoires » continuent de fonctionner
Pendant le confinement, quelques communes de Guadeloupe avaient demandé et obtenu du préfet une autorisation dérogatoire d’ouverture, comme le prévoyaient les mesures nationales interdisant tous les marchés à partir du 23 mars. C’est le cas depuis le 27 mars pour le marché de gros de Gourde-Liane à Baie-Mahault, mais aussi pour plusieurs marchés de vente de denrées anlimentaires au détail : Baillif, Gourbeyre et Vieux-Habitants (depuis le 27 mars également) ; les Abymes (31 mars), Petit-Canal (7 avril), Saint-Claude (Desmarais, 23 avril). 
Tous ces marchés, qui respectent donc déjà les règles de protection sanitaire, continuent logiquement de fonctionner… Le drive de Petit-Canal par exemple, qui se tient les mercredis et samedis à la Maison de l’Agriculteur et de la Ruralité (pour les producteurs et consommateurs de tout le nord Grande-Terre), est maintenu pour l‘heure en l’état, même si à terme la commune prévoit de relancer le marché du vendredi soir…