A la fin du mois d'octobre 2023, sans nouvelles négociations entre les médecins et l'Assurance maladie, il faudra débourser 31,10 euros au lieu de 29€ 60 pour payer sa consultation chez un généraliste.
Cette augmentation d’environ 5 % a été décidée après une procédure de réglement arbitral pour répondre à la demande des praticiens qui en espèreraient beaucoup plus.
Des généralistes vent debout
Pour ces professionnels de santé, le compte n'y est pas. "On ne rattrape même pas l'inflation" disent-ils. Cette revalorisation tarifaire de 5% "ne leur permet pas d’embaucher afin de les décharger des tâches administratives" qu'ils jugent "chronophages".
Pour eux, le temps ainsi dégagé par "une augmentation plus conséquente", serait aux bénéfices des patients de plus en plus âgés qui nécessitent une meilleure qualité de consultation.
Notre métier, c'est d'être soignant, nous ne sommes pas des administratifs... Au prix de la consultation, c'est beaucoup trop de pression, c'est pour cela que les médecins ne veulent plus s'installer et que certains quittent le métier.
Dr Anne Criquet-Hayot Présidente union régionale des médecins libéraux de Martinique, interrogée par Delphine BEZ
Les spécialistes découragés
Du coté des médecins martiniquais spécialisés, en plus des contraintes liées aux tâches administratives, c'est "le coût plus élevé de 20 % de leur matériel technique" par rapport à celui de leurs confréres de l'hexagone, qui n'est pas pris en compte par cette augmentaion de 1,5€ .
"C'est un obstacle supplémentaire pour inciter ces professionnels à s'installer sur notre territoire où ils manquent déjà cruellement".
Le nouveau tarif s'applique... les négociations continuent
Le règlement arbitral permet à l’Assurance maladie de continuer à rembourser les soins médicaux et de rémunérer les médecins. Il sera approuvé par le gouvernement dans les jours qui viennent.
D'un autre côté, il permet aussi aux deux parties, le corps médical et la Caisse Nationale d'Assurance Maladie (CNAM), de retourner à la table des négociations début septembre 2023, pour aller au-delà du règlement arbitral et "trouver un terrain d'entente".
En attendant, les professionels de santé peuvent pratiquer des tarifs déconventionnés... mais au détriment des patients les moins aisés.