116e anniversaire de l’éruption de la montagne Pelée : le maire demande pardon pour l’inertie des politiques de l’époque

Au centre, Christian Rapha, le maire de Saint-Pierre (8 mai 2018)
Journée commémorative hier mardi (8 mai 2018), dans la Ville d’Art et d’Histoire. L’archevêque David Macaire a célébré une messe à la cathédrale de Saint-Pierre. Le maire, Christian Rapha y a assisté.
Dans le hall de la cathédrale de Saint-Pierre, une exposition de photos et de documents anciens, retrace les événements de mai 1902. Il y a notamment des lettres rédigées par des prêtres et des chrétiens. Certaines datent du 3 et du 5 mai 1902.

Les auteurs de ces courriers racontent l’atmosphère qui règne dans la ville, quelques jours avant l’éruption: les habitants en proie à la  peur ; les longues files d’attente jour et nuit, à l’église du fort et à la cathédrale, dans l’espoir de se confesser avant la tragédie. Ils sont nombreux à être restés à Saint-Pierre, malgré le danger. 

"C'est une histoire que je n’aime pas raconter, parce que c’est une histoire triste pour nous"

Commémoration à Saint-Pierre de la catastrophe du 8 mai 1902 à Saint-Pierre (8 mai 2018).
24 prêtres et 33 religieuses ont également refusé d’abandonner la communauté catholique de Saint-Pierre. Mais des familles ont préféré quitter l’île, comme celle de Jean Paul. "Notre génération ne peut pas oublier le 8 mai 1902. Nous avons perdu des proches, de grands oncles, des tantes…Ma famille vivait déjà à Saint-Pierre, lors de l’éruption. Elle est partie vers la Guyane et la Guadeloupe. Personnellement, c’est une histoire que je n’aime pas raconter, parce que c’est une histoire triste pour nous".

116 ans après l’éruption de la Montagne Pelée, ce souvenir funeste reste vivace dans la mémoire des Pierrotins et plus généralement des Martiniquais. "La Martinique a toujours porté cette date avec beaucoup de respect en mémoire de Saint-Pierre et de la souffrance. Il y a l’avant, le moment présent, et l’après. Donc, toute cette souffrance a marqué la mémoire collective du peuple martiniquais. 30 000 personnes ont péri dans la nuée ardente", rappelle un autre habitant. Christian Rapha, le maire de Saint-Pierre, estime que ce bilan meurtrier aurait pu être évité. Lors de cette journée du souvenir, il a demandé pardon pour l’inertie des politiques de l’époque.